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Qui respecte le mieux le défi thème/contrainte | Lehanna | | 50% | [ 2 ] | Sucréomiel | | 50% | [ 2 ] |
| Total des votes : 4 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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Fuyaya Admin Date d'inscription : 29/09/2009 Age : 44 Localisation : Aubais
| Sujet: [Vote] Balade à deux Mer 29 Jan 2014, 15:20 | |
| Il est temps de voter pour la battle!Thème: Balade à deux
Contrainte: Le texte doit être descriptif à l'exception de la dernière phrase qui est une question posée par un des deux protagoniste. Précision : Le narrateur n'est pas forcément un des protagonistes
Nombre de mots: 800px
Vôtre rôle si vous l'acceptez est de voter pour la création qui selon vous incarne le mieux le thème tout en respectant la contrainte.
Les votes sont ouverts jusqu'au 05/02/2014 Voter c'est bien MAIS laisser un commentaire c'est bien mieux - Lehanna a écrit:
- Spoiler:
Le Bois d’Orance Le Bois d’Orance était un lieu magnifique pour se promener. Parfois en famille, parfois seul, mais souvent à deux. Le Bois d’Orance n’était pas réputé pour sa densité. Au contraire, il était si clairsemé qu’on aurait aisément pu le confondre avec une simple clairière plantée de quelques arbres, qui auraient survécu au temps et qui auraient développé leur nombre au fil des siècles. Il était peuplé en grande majorité de boulots blancs. Ces derniers, fins, élancés, clairs, égayaient facilement les alentours. Leurs longues branches étaient souvent ornées d’un nid, plus ou moins gros, accueillant des colonies d’oiseaux ou simplement les œufs qui allaient bientôt les voir éclore ; leur tronc était parfois creusé et accueillait alors les familles d’écureuils qui envahissaient le coin ; le pied des arbres était percé de terriers occupés par les lapins ou les lièvres, parfois dérangés par un renard affamé ; d’immenses toiles reliaient tel boulot à tel autre, prenant au piège mouche, guêpes et abeilles et abritant les araignées. La faune prospérait. Le Bois d’Orance était traversé en son centre par un mince chemin de terre. Autrefois, cela avait dû être un ruisseau ; une rivière, à la rigueur. Il était incurvé, sa courbe était irrégulière, et ses bords étaient tapissés de pierres plus ou moins plates et polies par le temps et le courant. Il avait été laissé dans son état naturel, sans doute dans un souci de sauvegarde de la nature, mais les passages fréquents des baladeurs avaient gommé le dénivelé qu’avaient pu causer les tumultes de l’ancien cours d’eau. Il était aussi lisse qu’une route goudronnée. Le Bois d’Orance savait profiter de chaque instant de la journée. Le matin, il s’éveillait paisiblement. Le soleil encore bas se reflétait en mille éclats sur les perles de rosée qui s’accrochaient aux feuilles et qui glissaient lentement le long des troncs, suivant avec application les anfractuosités sinueuses des écorces. Durant la journée, la blancheur éclatante des arbres profitait de la luminosité ambiante, la reflétait et égayait ainsi le bois. Venait ensuite l’heure la plus spectaculaire du jour. Le couché de soleil dispensait ses rayons éclatant d’orange et de rouge, embrasant les feuilles de nuances insoupçonnées et les troncs immaculés d’un vermillon insoutenable. Toute la splendeur du bosquet était alors révélée et rivalisait avec celle des plus imposantes forêts. Puis venait la nuit. Elle enveloppait de son large manteau noir chaque parcelle de terre, chaque animal encore éveillé et chaque pierre sur le sol. Son voile de velours recouvrait l’ensemble du bois sur ses quelques kilomètres de superficie, le Le Bois d’Orance voyait passer beaucoup de promeneurs. Pour la plupart, des couples. Ils étaient heureux, détendus, rieurs. Ils se tenaient la main, se chamaillaient et se réconciliaient d’un petit baiser sur le coin des lèvres. Ils jouaient, s’écartant du chemin pour rejoindre les arbres, s’allongeaient sur la terre meuble recouverte de feuilles, se regardaient amoureusement dans les yeux, un mystérieux sourire flottant sur les lèvres. Parfois, l’un des deux mettait une idée à exécution. Il se jetait sur l’autre et l’attaquait de chatouilles, jusqu’à ce que l’attaqué, terrassé par le rire, implore pardon et ne se venge juste après. Certains couples étaient tout ce qu’il y avait de plus classique : une femme, blonde ou brune, et un homme, châtain ou roux, de taille moyenne, yeux bleus ou marrons. D’autres étaient plus insolites. On put ainsi apercevoir deux personnes de petite taille, assurément moins d’un mètre cinquante, vêtus tous deux d’épais ponchos de laine par vingt-cinq degrés à l’ombre ; ou encore un homme brun accompagné d’un homme aux cheveux blancs éclatants, se tenant la main et ne prononçant pas une seule parole. La beauté de leur amour résidait dans leur regard. Un jour, et le bois garda longtemps souvenir de la douceur qui se dégageait des promeneurs, vint une petite fille accompagnée d’un vieil homme. La fillette avait huit ans tout au plus. Ses cheveux, d’un noir d’ébène, étaient retenus par deux rubans écarlates, formant des couettes qui se balançaient au rythme de ses pas. Elle était vêtue d’une robe rouge parsemée de pois blancs. Son pas était si léger qu’elle semblait être sur le point de s’envoler. L’homme à qui elle tenait la main était âgé d’une cinquantaine d’années. Ses cheveux poivre et sel étaient tirés en arrière, et sa moustache était impeccablement coupé. Il était vêtu d’un costume et d’une cravate noirs, et pas un seul faux pli ne venait gâcher l’ensemble. Cette allure d’homme d’affaire était adoucie par un immense sourire et par l’éclat de ses yeux. Il montrait à la fillette ce qui composait la forêt et ceux qui la peuplaient. Soudain, la petite fille tendit la main, pointant du doigt le pollen d’un pissenlit qui voletait entre les arbres, et l’homme s’arrêta aussitôt, semblant respecter par-dessus tout sa curiosité enfantine. Le Bois d’Orance se remémora souvent l’innocence de la question qu’elle posa. « Et ça, papi, tu crois que ce sont des fées ? »
- Sucréomiel a écrit:
- Spoiler:
LA TERRE ROUGE Deux silhouettes se dessinaient sur la piste de Santa Rosa. Elles avançaient tranquillement soulevant sous leurs pas une fine poussière rouge. Celle-ci se déposait par pellicules sur les chaussures vernis de l’homme en costume. Il avait déboutonné sa veste et tamponnait avec un mouchoir son front en sueur. A ses côtés, Manuel, natif du pays, ne semblait pas souffrir de la chaleur écrasante. Les mains derrière le dos, il marchait en silence au rythme de son compagnon. Tous deux formaient un drôle de couple sur ce chemin accroché à un flanc de montagne. Celui-ci s’étirait, sinueux, jusque sur la crête où se dressait la chapelle de Santa Rosa. Mais les deux hommes n’iraient pas si haut, ils se contenteraient du magnifique point de vue offert sur la vallée. En effet, en contrebas, Cotabambas étonnait par sa verdure. Citronniers, caféiers ou encore cacaoyers de diverses variétés côtoyaient des plantes plus singulières comme le Sangre de Grado aux vertus cicatrisantes. La faune y était aussi riche que la flore. Seul le versant Sud décharné témoignait de la sécheresse péruvienne alentour. Outre l’abri avantageux des montagnes, le secret de ce microclimat résidait dans le passage d’une rivière souterraine dont la source prenait naissance sous les glaciers andins. En installant le village à l’entrée de la vallée et en construisant un savant système d’irrigation, les habitants avaient su tirer profit de ce cadeau de la nature. Le terrain était propice à l’agriculture et les troupeaux de moutons les plus gras de la région. Seul inconvénient, le chemin escarpé montant à Cotabambas limitait l’expansion du village et de ses activités. Depuis leur versant, les deux hommes ne pouvaient apercevoir la petite centaine de maisons en brique d’adobe. Manuel était le chef du village et, pour cette balade, il avait revêtu la chemise blanche qu’il mettait lors des rares sorties à Cusco. C’était aussi celle portée lorsqu’il avait accueilli le géologue la première fois. L’étranger et son équipe étaient revenus par la suite. Ils fascinaient les enfants avec leurs instruments savants et leurs prélèvements de terre rouge. C’étaient il y a plus de trois ans, ils étaient alors restés vagues sur leurs intentions. Les promeneurs continuaient d’observer le silence cérémonieux que l’évènement imposait. Car cette poignée de main, échangée quelques instants plus tôt, il s’agissait d’un évènement ! Les images filmées par une dizaine de caméras seraient relayées à l’international. Elles concluaient des mois de tensions et de pourparlers. Pour l'occasion, le géant minier Copperhead avait dépêché sur place son directeur général : cet homme caucasien qui se recoiffait régulièrement afin de dissimuler une calvitie naissante. Derrière lui, sur la piste caillouteuse, deux ombres le suivaient pour assurer sa protection dans ce coin reculé du monde. Pourtant, les esprits s’étaient apaisés, un accord avaient été trouvé : électricité, eau potable, amélioration des voies de communications, projets de santé et d’éducation… Des promesses et des dollars en échange de la terre rouge. Les habitants de Cotabambas l’ignoraient, le trésor de la vallée ne résidait pas dans son eau providentielle mais dans les entrailles du versant Sud. Là où le soleil était le plus implacable et la terre la plus cramoisie. Dans une lointaine époque, leurs ancêtres incas y avaient édifié un petit temple. Était-ce un signe ? La vérité vint d’ailleurs : la montagne regorgeait de cuivre et de fer. Après un accord signé avec l’état, Copperhead s’installait sans préavis et, déjà, des infrastructures s’accrochaient à la montagne. Rapidement, l’eau devint trouble et, unanimement, les villageois se révoltèrent contre cette intrusion. Ils durent organiser des campagnes de sabotages et de manifestations à la ville pour se faire entendre. Le chantier fut bloqué, le bras de fer dura plus d’un an. Finalement, le groupe minier accepta d’entamer des négociations car la conjecture économique ne jouait pas en leur faveur et ils ne pouvaient se permettre de retarder l’exploitation du sol. Les deux hommes disparurent du champ des quelques caméras restés en contrebas. Ils s’arrêtèrent au bord du chemin et embrassèrent la région du regard. Ils ne pouvaient pas en avoir la même vision. L’étranger fut le premier à s’y soustraire. Il sortit un paquet de cigarettes de la poche de son pantalon, en pinça une entre ses lèvres et l’alluma. Il tira quelques bouffées non sans exprimer un certain plaisir. Puis, il considéra le péruvien un instant, un étrange sourire se dessina sur son visage. Avant que Manuel puisse demander ce que celui-ci signifiait, il lâcha : « Satisfait ? »
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Delise Admin Date d'inscription : 05/04/2012 Age : 45 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: [Vote] Balade à deux Sam 01 Fév 2014, 15:18 | |
| Non mais vous êtes sérieuses les filles ? Vous voulez qu'on vous départage comment, exactement ? Vos deux textes sont superbes ! Alors d'abord, congrats à votre juge, parce que le coup de la question à la fin, ça donne envie de se hâter de lire, et ça met du suspens ^^ Et puis surtout, bravo à vous ! Lehanna, très belle description cadencée par les début de paragraphe identiques, ton texte a un petit côté vintage parfaitement charmant et j'ai très envie d'aller me balader dans ce bois. La question est très mignonne. Un seul truc qui m'a chiffoné, c'est le "boulot" : si tu parles de l'arbre, dans ce cas, c'est "bouleau" Sucrée, c'est superbement écrit également, tu nous fait vraiment voyage, j'ai senti l'espace d'un instant le soleil et la terre rouge de là-bas. J'adore l'audace dont tu fais preuve en résumant la question de la fin à un seul mot, c'est ce qui m'a décidé à voter pour toi. Mais franchement, je suis restée à cogiter un moment, c'est de la haute voltige que vous nous faites ! |
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LadySquirrel As de l'acrylique Date d'inscription : 30/07/2012 Age : 31 Localisation : Haute Cour
| Sujet: Re: [Vote] Balade à deux Sam 01 Fév 2014, 19:56 | |
| Vous pouvez arrêter de m'empêcher de voter ? J'en ai ras le bol d'avoir que des pépites, crotte ! Je peux pas voter. Les deux textes sont très très bien écrit (je vois que vous avez toutes les deux choisi une même mise en page). Dans les deux ont a une magnifique description du paysage: normal quand on se balade, on admiiiire. Les deux thèmes sont très différents: plus contemplatif et enchanteur pour Lehanna et plus "dur" et réaliste pour Sucrée. Comme Delise, j'adore l'idée de la contrainte, ça apporte un vrai plus. Et j'ai juste vraiment aimé vous lire. Mais ne me demandez pas de choisir. |
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Natsynchro Grand artiste du pinceau Date d'inscription : 09/11/2012 Age : 31 Localisation : Au pays imaginaire ~
| Sujet: Re: [Vote] Balade à deux Dim 02 Fév 2014, 17:37 | |
| nombre de mots: 800 px? alors c'est vrai que vos deux testes sont vraiment magnifiques, respectant la contrainte et le thème à la perfection! j'éprouve cependant une préférence pour le texte de Lehanna qui selon moi est plus poétique, et j'adore la fin, cette touche de fraîcheur et d'enfance est vraiment sublime, bien que Sucrée n'ait pas démérité! |
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Fuyaya Admin Date d'inscription : 29/09/2009 Age : 44 Localisation : Aubais
| Sujet: Re: [Vote] Balade à deux Mar 04 Fév 2014, 19:24 | |
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Maeleo As de l'acrylique Date d'inscription : 17/10/2012 Age : 26 Localisation : dans ma bulle
| Sujet: Re: [Vote] Balade à deux Ven 07 Fév 2014, 13:45 | |
| zut, j'arrive trop tard... mais je peux tout de même commenter Lehanna : Superbe texte, très poétique, j'ai beaucoup aimé le début de chaque paragraphe identique et la fin est super choue. Comme Delise, le seul truc qui m'a un dérangé est le "boulot" -> "bouleau" ^^ Sucrée : superbe décription aussi, on s'y croirait et c'est tout à fait différent de Lehanna, qui a fait un texte poétique et toi plus réaliste. Au final, je ne sais pas trop pour qui j'aurais voté, alors bravo à vous deux |
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Fuyaya Admin Date d'inscription : 29/09/2009 Age : 44 Localisation : Aubais
| Sujet: Re: [Vote] Balade à deux Lun 10 Fév 2014, 19:23 | |
| Désolée je suis malade et j'ai eu un eclair quant au fait que le délai de vote était terminé.
Un ex aequo je pense que tout le monde s'est retrouvé face à un dilemne insoluble : celui de vous départager.
N'ayant pas toutes mes capacités demain je met en ligne et je développe plus en avant ce que j'ai ressenti |
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Delise Admin Date d'inscription : 05/04/2012 Age : 45 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: [Vote] Balade à deux Ven 14 Fév 2014, 23:14 | |
| Je clos pour Fu, avec son accord Très joli duo, que vous nous avez offert, les filles, qui se solde par un bel ex aequo. Bravo à toutes les deux ! |
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| Sujet: Re: [Vote] Balade à deux | |
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