Le soleil aux mille éclats flamboyant telle une flamme éclairait peu à peu la grande demeure de Mlle SAILLY; une jeune duchesse du 18° siècles.

Elle s'intéressait particulièrement à son serviteur : "répugnant" paraissait-il aux..
yeux de tous, mais elle ne voyait qu'un grand homme, un homme bon.
Sa peau était foncée, on l'appelait "Nègre" sans que l'on connaisse son nom. Cela ne
semblait pas le déranger. Il se nommait Jorge.

Elle était attirée par lui, cette façon qu'il avait de ne laisser transparaître aucune
émotion l'étonnait d'autant plus que sa façon rebelle la laissé perplexe.
Il frôla plusieurs fois les blâmes, mais malgré son comportement la Cour décida de le
garder grâce à son efficacité du travail. Il avait l'air fort, mais elle n'était persuadée
que derrière cette muraille de plomb se cachait un homme sensible au moindre mot
prononcé à son égard.

Le rideau transparent laissé la lumière du soleil envahit la pièce de Mlle SAILLY, elle se
leva, posa délicatement ses pieds sur le parquet encore froid s'étira et bailla.
"Mlle a-t-elle bien dormi ?" Demanda sa servante
"Oh.. oui, très bien.. et vous ?"
Bouche bée elle répondit en posant le plateau sur le chevet : "Euh.. oui, merci bien.."
Auparavant, on ne lui n'avait jamais posé cette question, les grandes duchesses ne
s'intéressaient point à leurs serviteurs.

Elle finit de s'habiller à l'aide de sa servante et pris son petit déjeuner avant de dévaler
les escaliers à vive allure.
"Pourquoi es-tu si précipité ma fille ? Ce n'est point exemplaire.."
"Excusez-moi mère mais quelqu'un m'attends..."

Elle se précipita vers la bibliothèque là où se tenait l'ensemble de la "Collection Universelle
de l'encyclopédie Diderot et d’Alembert" ou encore les "Concerts de Bach début du petit
prodige Mozart". Sa fidèle et dévouée amie se tenait assise sur l'une des tables sculptées
de bois. Elle lui tendit d'un air craintif un sac ou y étaient cachés des flèches et un arc
tout en lui demandant : "En es-tu certaine ? Si quelqu'un parvenait à le découvrir... tu sais..
bien que c'est une honte pour une femme et...".
Elle l'interrompit en souriant d'un air perplexe "Ne t'inquiètes pas, mon secret sera bien
gardé." Elle prit le sac et se hâta de quitter la salle. Son cœur battait à vive allure, la
passion cachée et honteuse de la duchesse était la chasse.

Le serviteur lavait les éclot et vu la Duchesse quittée la demeure.
Il lâcha son balai et s'avança vers elle.
"Madame, où allez-vous ?" demanda-t-il-en pointant du doigt le sac.
"Euh.. de quoi parlez-vous ?"
"Un arc ? Vous faites..."
Elle posa sa main sur sa bouche pour lui faire signe de se taire avant de se rendre
compte que son geste était déplacé, elle enleva sa main et s'excusa.
"Je suis désolée... il ne faut pas que cela se sache... il.."
"Si, vous me laissez participer à l'une de vos chasses, je garderai votre secret et l’emmènerai dans ma tombe" lui répondit-il en l'interrompant.
"Eh bien, ... je n'y vois pas d'inconvénients..."
Rude comme il était, il arrangea une partie de chasse avec la Duchesse.

Le lendemain, elle se leva plus tôt que prévue et se hâta dans le couloir.
"Madame, attendez ! Vous n'avez pas pris votre petit déjeuner !"
Sourde comme un pot, elle dévala les escaliers et arriva à la cour vêtue d'une robe simple avec des dentelles.
Jorge lui tendit sa main, et monta à cheval à l'aide de celui-ci.

Ils galopèrent jusqu'à la forêt.
"Pourriez-vous me prêter votre arc et vos flèches ?"
"Oui, bien entendu.."
Ses yeux rencontrèrent les siens et lui tendit le sac d'un air gêné.
Il, le pris, l'étira et visa le chevreuil. D'un seul coup de flèche, il le mit à terre.
"Eh bien, ... vous êtes doués mon cher Jorge"
"...vous connaissez mon nom ?"
Elle tourna son visage avant de répondre qu'elle entendait souvent parler de lui comme un serviteur qui travaille rudement.
Ils se mirent à galoper mais la duchesse se fatiguait.
Jorge descendit de son cheval et alla la voir.

Il l'examina de près et remarqua qu'elle avait une tache sur sa robe, il tenta de la nettoyer mais il fut arrêter par celle-ci en le relevant.
"Ne vous dégradez pas au point de nettoyer mes dentelles..."
Le regard intense de Jorge rencontra celui de la Duchesse.
Ils se rapprochèrent l'un de l'autre sans se quitter des yeux.
Ses lèvres frôlèrent les siennes, leurs cœurs battaient à la chamade.
Elle le repoussa, se rendit compte de son comportement, pris les rênes du cheval et partis au galop.

Opposés comme tout, rien n'a pu empêcher ce baiser.
Jorge est l'eau et la Duchesse le feu.
Il est venu à sa faille par le fait qu'il est éteint le feu mais celui-ci peut se sauver s'il parvient à stopper l'eau.
D'où le phénomène de l'évaporation.

C'était la première fois que le silence avait régné dans le monde
des quatre éléments. Le feu et l'eau disparaissaient dans le temps,
s'évaporaient tel des gouttes séchées et déshydratées. Chaque élément
était contenu et appartenait à une personne surnaturelle, et celui-ci
disparaîtrait et s'enflammerait, brûlerait dans les âmes les plus
intrépides si la personne le contenant aurait le malheur et la désinvolture
de commettre une grave erreur. Hestia et Ashérat, deux femmes choisies
et désignées par le destin avaient pourtant eu l'ingratitude de la
commettre...
Hestia, déesse du feu, était tendre, affectueuse, câline mais que lors ce que
cela le lui plaisait et l'enchantait. Son caractère tenait de l'immaturité et
l'indulgence de son père, elle plaignait les malheureux, les défendait,
les chérissait jusqu'à se mettre en leur place. Un beau soir de pleine
lune, où les belles colombes s'élançaient pour se transformer en hideux
corbeaux,  les autres dieux l'avaient mise à l'épreuve: "La gentillesse,
ce n'est pas pour toi, Hestia! Contente-toi d'être une déesse
et ne sois jamais du côté des mortels." Elle prit leur faveur au pied
de la lettre,  prit mot à mot leur parole et son côté sombre, ténébreux
et malicieux fit surface, même si elle ne le souhaitait pas. Elle invita
les mortels naïfs et crédules à se rendre devant la tour des enchantements,
qui eux, avaient confiance en leur belle et douce Hestia. Leur candideté
était bien présente: Hestia avait eu l'idée de faire un énorme et gigantesque
feu qui brûlerait les mortels un à un, jusqu'à cendre.
Ashérat, elle, déesse de l'eau, était née orpheline et étant abandonnée,
perdue et seule, son caractère lui était propre. C'était d'ailleurs le plus
coriace, le plus redoutable des quatre éléments. Elle n'avait aucune pitié
et aucun répit pour les personnes favorisées et gâtées par la nature,
par le monde, alors elle se chargeait de faire de leur vie l'enfer en lui-même.
Au contraire d'Hestia, les autres dieux essayaient en vain de la raisonner
et de lui accorder mille faveurs afin qu'elle soit plus raisonnable et
conséquente, rationnelle. Mais..., elle n'était pas non plus du genre
à ce que l'on se permette de lui donner des directives. C'est donc alors
d'un beau et ensoleillé jour, que trottait une idée sarcastique et méprisante
dans la tête d'Ashérat. Elle assigna les océans, toutes les eaux existantes
afin de projeter un énorme et gigantesque tourbillon qui anéantirait
le peuple.
Ces deux éléments, qui sont dans nos vies monotones, ont disparu
dans le monde des quatre éléments dans le temps d'aujourd'hui...
Feu et eau, que votre impertinence et désinvolture vous mènent
droit à l'innocence et à la sérénité.