Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: [Votes]Initiation Jeu 23 Avr 2015, 19:31 | |
| Il est temps de voter pour la battle !Thème : Initiation. Contrainte : La scène se déroule de nuit.
Vôtre rôle si vous l'acceptez est de voter pour la création qui selon vous incarne le mieux le thème tout en respectant la contrainte.
Les votes sont ouverts jusqu'au 30/04/2015 Voter c'est bien MAIS laisser un commentaire c'est bien mieux - Blaz :
Wolf For A Night Il est temps. Dans un rugissement féroce et avide, dans un dernier instant d'humanité, tu sautes en l'air, haut, très haut. Tes vêtements se déchirent en même temps que tu retombes au sol, ton corps se couvre brusquement d'un pelage, soyeux et épais. Ton visage se transforme; ton nez s'allonge, se couvre de poils, devient museau; tes yeux deviennent de fines amandes luisant dans la nuit; tes oreilles pointent plus que jamais en direction du ciel. Non, c'est vrai, plus d'humain ici, non, juste un loup, un magnifique Enfant de Lune, au pelage noir constellé de petites étoiles blanches. Un animal superbe, aux dents acérées toutefois. Tes pattes, anciennement membres espacés de ton corps, frôlent le sol, la seconde précédant ta retombée. Le sable semble soupirer sous ton poids, seul bruit de ce calme nocturne au bord du lac, si cristallin, Flathead. Autour de toi, d'autres loups, assis en ronde, qui te jugent par leurs yeux clairs. Ils t'ont observé durant ta transformation, durant ta première mutation. Femelle sombre, ton pelage se dissimule à la perfection dans le noir de la nuit. Un mâle gris, le plus large des canins, sans doute l'alpha, s'avance vers toi. Il te renifle; ses narines frémissent à la lumière lunaire. Puis, il te fait basculer, d'une seule patte. Tu tombes lourdement dans le sable blanc. Ce dernier rentre par petits grains dans ton museau. Tu te relèves, rapidement, tes muscles déjà bien développés se dévoilant. Lui n'a pas cessé de te fixer. Tu crois discerner un sourire sur son visage sec. Tu voudrais, toi aussi, louve charmante, lui sourire. Mais tu sais pertinemment ce dont tu as le droit et ce pourquoi tu l'as pas; sourire à un alpha fait partie de la deuxième catégorie. Le vent souffle et fait trembloter tes oreilles, aussi fines que du papier. Tu as un frisson, dû au froid sans aucun doute. Ta fourrure te change de ton habituel manteau, actuellement déchiré derrière toi. Puis, les loups reculent, après un grognement de leur chef. Il veut t'entraîner au combat, ce soir, dans la nuit peu lumineuse. Ni une ni deux, le mâle dominant te saute dessus. Tu chutes, une fois de plus. Le courage et la vigueur de la jeunesse aidant, tu te soulèves, souplement. Tu as compris ce qu'il faut faire pour éviter cette attaque. La réflexion est rapide, chez les loups. Une fois de plus, il bondit, dans ta direction. C'est alors que tu roules sur le côté, avant de lui sauter dessus une fois de plus. Il est à présent à terre, et met plus de temps que toi à se relever. Lui est marqué par les ans. Toi, tu es nouvelle dans ce monde de crocs. Il te jauge du regard. Tu ne bouges plus. Le mâle pense que tu es suffisamment agile et intelligente au niveau du combat. A présent, il veut te montrer une chose. C'est quelque chose de magique, qu'on croirait presque irréel. Les loups qui, auparavant, vous entouraient, partent. Ils font ce que leur chef de meute va te montrer. Ils s'élancent, un par un, sur le lac, dans lequel se reflète la lune. Le spectacle est fantastique. Leurs pattes sont si légères et puissantes qu'elles ne passent pas à travers l'onde de l'eau. Le lac n'ondule pas, non, il ne se modifie pas au mouvement des loups. Alors, tu les suis. Ton premier pas sur l'eau est compliqué : tes coussinets s'enfoncent dans l'eau, qui, glacée, te fait faire un bond. Le dominant passe alors devant toi. Il fait un saut gracieux pour te rejoindre et te tirer de la surface aquatique. Il te fait un signe de museau, adresse un dernier regard à sa meute, pour vérifier que personne ne le voit faire, et détale. Intriguée, tu hésites à le suivre, avant de te résonner. Ce phénomène qui fait de toi une louve ne survient qu'une fois toutes les cinq années, alors, tu choisis d'en profiter un peu. Tu suis donc, à toute allure, le mâle gris, déjà loin devant. Quand tu le rattrapes, il se trouve devant un arbre, tombé à terre. Un nouveau bond, synchronisé, de vous deux et vous êtes de retour dans votre course. Vous parcourez de cette manière l'île, avant d'arriver dans une grande plaine luxuriante. Le mâle s'assoit et t'invite à en faire de même. Les autres arrivent. Ce chemin végétal de course sera votre secret. Il te le fait promettre.
- Lehanna :
Ce qu'ils ont perdu Les novices sont rassemblés en un large arc de cercle. Ils se tiennent les mains, crispés, jointures blanchies. Ils serrent les dents. La panique, l'angoisse, la peur. Leurs émotions sont aussi visibles que s'ils les avaient écrites. Un souffle de vent balaie leur réunion et quelques mèches se soulèvent. Ils frissonnent. Ils sont tendus. Ils ne parlent pas.
L'extérieur n'était que règles brutales et obligations On leur a dit de ne pas montrer leurs émotions. De ne pas s'ouvrir au monde extérieur. De se fermer aux jugements d'autrui. On leur a dit de ne pas dire tout haut ce qu'ils pensent tout bas. On leur a dit de se taire pour se protéger. On leur a dit de détourner les yeux et de rester stoïques. Ne sont-ils pas là pour ça ? Ne veulent-ils pas apprendre l'art d'oublier ce qu'ils veulent dire ? Ne souhaitent-ils pas se protéger des services politiques qui sans cesse sévissent ?
La plupart disaient que les sectes, c'est malsains. Qu'un gourou mal intentionné n'est pas plus souhaitable qu'un tyran communiste - même si ce tyran communiste brandit son livre rouge comme un trophée. Ils s'étaient laissés étreindre par les paroles de cet homme, par ses intentions fielleuses, par ses expressions pleines de miel et pleines de fausses promesses. Beaucoup ont perdu leur indépendance ; trop convaincus par ses idées, trop aveuglés par la haine ; asservis ou tués. Tous ceux qui pouvaient être sauvés par le Cercle l'ont été. Les derniers y rentrent ce soir.
Beaucoup pensaient que lorsque l'initiation viendrait, ils iraient le cœur léger. Ils n'ont rien à perdre - leur famille est tombée, leurs voisins se sont livrés, leurs amis ont abandonné. Il ne reste qu'eux dans un monde qu'ils considèrent perdu. Leur pays est parti en ruine. Les exécutions, les slogans, les processions, rien ne les avaient préparés à cela. Ils ne comprenaient pas, ils ne comprennent pas. Alors, s'ils ont perdu tant que ça, s'ils ne connaissent plus de liberté, si plus rien ne les rattache à la vie, pourquoi tremblent-ils autant à l'idée d'échouer ? Pourquoi voient-ils l'avenir comme flou et dangereux ? Pourquoi en ont-ils peur ?
Vous serez initiés demain. N'ayez crainte ; ne rejetez pas nos idéaux et nous ne rejetterons pas les vôtres. Vous êtes libres, et c'est votre liberté que nous voulons préserver. Vous êtes jeunes, et c'est votre jeunesse que nous avons remarquer. Venez demain, et vous pourrez rentrer dans le Cercle.
Peut-être parce qu'ils ont la possibilité de tout recommencer, avec le Cercle. Peut-être parce que l'initiation sonne comme une seconde chance - un nouveau départ. Peut-être parce que, grâce soutien du regard des uns et aux murmures lointains des autres, ils ont à nouveau une raison d'espérer.
Un homme vient et brise le cercle formé par les jeunes. Les mains se détachent et la communion se brise. Un ange passe ; il se place au milieu de tous. Il les parcours de son regard noir. On ne voit pas son visage. Les ombres sont trop noir, il fait trop noir. On frissonne. La calme autorité qu'il dégage effraie. Elle est semblable à la sienne. Froide, distante, impressionnante. Mais il ne tient pas de livre rouge et ne demande à personne de s'agenouiller devant lui - et les jeunes soupirent, parce qu'un chef leur fait peur, désormais. Pour eux, un chef ne veut pas dire guide. Ça ne veut pas dire bienveillant, juste, impartial. Chef est synonyme de tueries, de charisme malsain, de gouvernement tordu. De discours mortels.
L'homme lève la main et sa manche tombe. Elle dévoile un bras fin, blanc, presque luisant. La lune se reflète dessus. Les jeunes frissonnent - encore. Impressionnés.
Et puis, l'homme sourit. D'un sourire franc, frais, bienveillant, d'un sourire qui donne confiance et qui appelle aux confessions, d'un sourire qui donne envie de s'approcher et qui rend euphorique. Un sourire communicatif, et qui fleurit bientôt sur chaque visage. Car c'est la première fois depuis longtemps qu'ils voient quelqu'un sourire. Car c'est le symbole de leurs nouvelles vies.
- Mes amis, bienvenus. Je suis heureux que vous ayez répondu à mon appel. Ensemble, nous allons construire quelque chose de nouveau ; quelque chose qui dépasse et dépassera tout. Ensemble, nous allons modeler votre avenir, et lui donner les couleurs qui vous plaisent. Vous n'aimez pas le rouge, et bien bannissez-le. Faites ce que vous voulez.
Il tourne la tête et parcours la ronde. Tout le monde le fixe. Tout le monde attend. Il incline la tête et s'adresse à la lune.
- Nous sommes le Cercle, et désormais, vous en faites partie.
|
|
Frof Débutant des galeries d'art Date d'inscription : 01/11/2009 Age : 115 Localisation : Ile-de-France
| Sujet: Re: [Votes]Initiation Jeu 23 Avr 2015, 23:20 | |
| ah la la, je ne suis pas très inspiré ce soir ! (Tout le monde ne peut pas avoir le talent de nos deux concurrents !) Je suis un peu décontenancé par chacun des deux textes. La transformation en loup-garou du 1er texte est une idée originale, mais le côté surnaturel m'a semblé prendre le pas sur le thème de l'initiation. Et je n'ai pas bien compris la fin. Dans le 2e texte, la notion de secte prend également une place très importante dans le récit, il m'a semblé que l'officiant était un personnage plus important que les jeunes initiés. J'avoue que, si j'avais dû travailler sur ce thème, j'aurais été perplexe ! Mais c'est le jeu, ma pauvre Lucette ! L'ambiance nocturne est une contrainte très réussie, bien respectée, et qui a donné une force indéniable à chacun des deux textes. En résumé, même si je préfère le contexte de la secte au contexte surnaturel du loup-garou, je vote pour le texte de Blaz, qui me semble mieux décrire le parcours « initiatique » de l'héroïne.
|
|