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Quel texte respecte le mieux le thème et la contrainte ? | Celui de Lehanna. | | 67% | [ 2 ] | Celui de Maeleo | | 33% | [ 1 ] |
| Total des votes : 3 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: Jumeau démoniaque Mar 17 Nov 2015, 18:19 | |
| Il est temps de voter pour la battle !Thème : Jumeau démoniaque.
Contrainte : Le texte doit être écrit à la 1ère personne.
Limite : environ 1 000 mots.
Vôtre rôle si vous l'acceptez est de voter pour la création qui selon vous incarne le mieux le thème tout en respectant la contrainte.
Les votes sont ouverts jusqu'au 24/11/2015 Voter c'est bien MAIS laisser un commentaire c'est bien mieux - Lehanna :
Madness « Un, deux, trois. »
La voix résonna dans l’obscurité, et, terrifiée, je me calai un peu mieux sous le lavabo. Le sol était froid et trempé, j’étais froide et trempée, mais le bruit de pas dans le couloir me fit oublier tout ça. La baignoire me bouchait la vue, mais je voyais tout de même le coin de la porte. Qui s’ouvrit.
Je fermai les yeux un peu plus, complètement paniquée désormais. « Mon Dieu, ou qui que ce soit d’autre, sauvez-moi, pitié, j’ai été sage cette année. » Et je songeai avec amertume que oui, vraiment, je n’avais fait aucune bêtise, et je ne voyais pas pourquoi c’était moi qui devais être punie, parce que mon frère avait été nettement plus insupportable que moi. Mes parents l’avait encore dit avant de partir en week-end, le soir précédent.
Et bien sûr, il avait fallu que ce soit cette nuit-là qu’il montre son vrai visage. Son visage proprement terrifiant.
La porte grinça sur ses gonds. Et je crus sincèrement que c’était ma fin, là, tout de suite, immédiatement. Des images défilèrent dans ma tête, pas toutes agréables mais toutes empreintes d’une certaines tristesse, d’une certaines nostalgie. Ma respiration erratique, la douleur dans mes jambes trop longtemps pliées, la courbature de mes doigts crispés – autant de sensations auxquelles je pris conscience. Autant de sensations qui me manqueraient dans l’au-delà. Parce qu’il était clair que c’était ma destination dans un futur proche – et même mes sarcasmes ne me consolèrent pas à cet instant.
Pourtant, il passa devant moi sans m’apercevoir, et après avoir balayé la pièce du regard, il sortit de la salle de bains. « Sale pute », grogna-t-il, et l’entendre me fit réellement mal, parce qu’on avait toujours eu cette complicité que d’aucuns jalousaient, et que je ne comprenais pas ce qui avait pu le conduire à cette haine si pure, si violente et si brutale. Si animale.
La folie dans ses yeux, celle que j’observais chaque jour depuis maintenant quelques mois sans pouvoir intervenir, en disait longtemps cependant. Il sombrait chaque fois un peu plus. Et toute sa lucidité, tout l’amour qu’il avait pu me porter, tout ce qui le rendait humain… tout ça s’était évaporé irrémédiablement. Et de manière plus évidente et plus voyante que je n’étais prête à l’avouer, parce que ça aurait voulu dire que j’avais été impuissante sur toute la ligne.
Quand il fut certain qu’il était réellement parti et qu’il ne m’attendait pas caché derrière la porte, je m’autorisai un léger soupir de soulagement. Non sans faire craquer mes omoplates nouées, je me levai doucement et à pas furtifs, je rejoignis le rez-de-chaussée qui serait vraisemblablement plus sûr que l’était l’étage.
Primo, c’était plus grand, il y aurait plus de cachettes, et ce serait de ce fait plus long à fouiller.
Secundo, c’était là qu’il y avait l’entrée, et surtout c’était par là que je pourrai sortir dans la rue – et à ce moment, courir, courir de toutes mes forces, courir pour tenter d’échapper à ce frère que j’aimais tant, à cet ami que j’avais perdu… courir pour tenter d’échapper à mon double et à la seconde moitié de moi-même.
Les larmes me montèrent aux yeux et je ne tentai pas de les réfréner – personne pour me voir, personne d’autre que mon jumeau presque perdu.
Et enfin, tertio… Je n’avais pas encore de tertio, mais je comptais bien en trouver un, parce qu’il fallait toujours chercher les points positifs dans toutes les situations, même les plus catastrophiques. C’était toujours ce que je faisais. Parce que comme beaucoup de choses, c’était ce que mon frère m’avait appris, et que je gardais une confiance aveugle et illimitée en lui – quand il n’essayait pas de me tuer, bien entendu.
Qu’est-ce qui l’avait poussé à ça ? À cette folie meurtrière qui suintait de chacun de ses gestes ? À cette peur panique que je lisais parfois par intermittence dans ses yeux, quand la colère et la haine lui cédaient la place, quand il relâchait sa garde et abaissait ses barrières ?
L’image de ses copains du lycée flotta devant mes yeux et je les fermai résolument. « Ça ne peut pas être ses fréquentations », me mentis-je à moi-même, parce que ces gens-là, avec leur aura noire et leurs comportements bizarres, étaient beaucoup trop louches pour ne rien cacher. Mais si je l’admettais, ça aurait voulu dire que j’avais mal joué mon rôle de jumelle – mon rôle d’amie.
La porte était juste devant moi. Avec ses grands vitraux colorés, ceux qui faisaient la fierté de mes parents, avec ses dorures à la poignée et ses moulures dans le bois… La lueur de la pleine lune donnait une ambiance glauque au hall et je trouvai soudain ironique qu’elle soit si ronde la nuit d’Halloween. La nuit d’Halloween, qui assistait à la déchéance de mon frère.
Mon frère qui se tenait juste devant la porte, juste devant moi, et dont les doigts étaient crispés sur le manche du couteau de boucher qu’il tenait à la main. Il le serrait si fort que ses jointures étaient blanches.
Il m’offrit un sourire, le même que celui de d’habitude, mais tout de même bien plus effrayant. « Je te retrouve enfin », cracha-t-il, et ses yeux lancèrent réellement des éclairs, j’en étais presque sûre. « Tu jouais à cache-cache ? Comme lorsque l’on était petit ?
- Comment en es-tu arrivé là ? Pourquoi tu veux me tuer ? » Et je pleurais, je pleurais vraiment, mais cela sembla loin de l’attendrir car son expression se durcit un peu plus.
« Je le dois. Et pour information… » Ses yeux se remplir soudain d’une brusque tendresse. « Je ne te déteste pas. C’est juste que… » Il se tut et se rapprocha un peu.
Je voulais gagner du temps. C’était tout ce à quoi j’aspirais. « Que quoi ?
- Que tu seras plus en sécurité après », souffla-t-il. Et je pris à ce moment conscience, réellement conscience, de sa démence furieuse, de la folie pure qui l’habitait, et je réalisai que non, il n’était pas un monstre – il était devenu bien pire.
Les larmes coulaient librement quand il s’approcha doucement vers moi, son arme pointée devant lui, ses yeux fixés dans les miens. De deux pas je reculai, mais il était déjà sur moi, et la lame s’enfonça doucement dans mon estomac, et je ne sentis pas tant la douleur que l’amertume de m’être laissée faire. D’avoir été si naïve. De l’avoir laissé sombrer.
« Je t’aime, sœurette. » Et l’agonie me fit sûrement délirer, parce que ce ne put certainement pas être de la tristesse et du regret que je lus alors dans ses prunelles entrouvertes. - Maeleo :
Tes yeux rencontrent les miens. C’est là que tu deviens fou. Tu me détestes pour ce que je t’ai fait, tu me détestes pour ce que je suis, tu me détestes pour la liberté que tu n’as pas, celle que tu n’as plus. Tu tires sur tes chaînes, ayant vainement l’espoir qu’elles cèdent à ta faible force. Tu n’es plus qu’une bête démente et enragée qui dans un désespoir le plus total, fonce sans réfléchir. Tout ceci n’est qu’illusion. Plus jamais tu ne t’évaderas d’ici. Là est ta dernière demeure, ta vie, ton tombeau. Tant que je serai en vie, tu n’en sortiras pas.
Tu t’es échappé trop de fois auparavant, ruinant ma vie en étant si semblable à moi. Tu es né en même temps que moi, sûrement quelques heures après. Tu as mon visage, ma voix, mes yeux, mon allure, tu es moi. Comme moi. Mais tu es si différent, je ne peux plus me permettre de te laisser la liberté. Tu t’es trop servi de cette ressemblance pour te faire passer pour ma personne, pour faire croire que j’avais fait d’atroces choses.
Tu as toujours su te cacher des gens, tu as toujours su cacher ton existence, tuant sans une hésitation ceux qui t’avaient découvert. Combien en as-tu tué ainsi ? Deux, dix, une centaine ? Les victimes s’accumulent derrière toi, te supplient, à moitié mortes, à moitié vivantes, tendent des doigts osseux vers toi, puisent dans leurs dernières forces pour implorer une clémence dont tu ne sais faire preuve. Tu n’es qu’une bête sauvage et inhumaine, le fruit du mal. Personne ne saurait t’arrêter, sauf moi. Je suis le seul à le pouvoir. Car je suis le seul que tu ne peux tuer.
Pourquoi, je ne l’ai jamais su. Il te suffirait de me tuer, puis prendre ma place dans ce monde, arrêter de faire ce que tu fais à mon insu, mais le faire véritablement, sans crainte d’être arrêté et remis aux chaines. Seulement quelque chose t’en empêche. Tu ne serais plus réellement entier sans moi. Est-ce pour cela que tu n’oses m’infliger ce que tu infliges aux autres ?
Tu hurles, montre tes dents pourries, grognes, rages, tires encore et encore sur tes chaines, tu veux m’atteindre, me faire du mal, prendre le contrôle de ma vie une fois de plus. Je ne bouge pas, te laisse venir un peu plus jusqu’à moi. Tu caresses l’espoir d’y parvenir, souris cruellement, avant de t’effondrer, rappelé par les chaines.
Ton esprit n’est plus qu’animé par la haine, tes yeux sont fous, révulsés, ta vision est noyée dans un océan noir. Je me demande même si tu parviens à me voir.
Tu ronges tes chaînes, attaque l’acier de tes dents abimées, tu n’as plus rien à perdre. Tu grognes, tel un animal. Tu n’es plus humain, tu n’as d’humain qu’une apparence grossière. Tu n’es même plus un animal, à ce stade. Rien qu’un être acharné, abandonné de tout bien.
Qu’es-tu ? Qu’es-tu, toi qui me suis à chacun de mes pas, qui te cache dans mon ombre, qui murmure à mon oreille des paroles visqueuses et nocives ? Qu’es-tu, toi qui prends plaisir à tuer dans la plus grande discrétion ? Qu’es-tu, toi qui ne saurais t’arrêter ?
Comment meurs-tu, créature du mal ? Tu ne crains ni la lame, ni le feu, pas plus que le manque de faim, de soif, ou de sommeil. Même la mort ne semble pas vouloir de toi. Alors comment disparais-tu de ce monde ? Rien ne s’avère fonctionner. Tu es increvable. Pourtant, il est de mon devoir de te détruire. Tu le sais, n’est-ce pas ? Tu sais comment te réduire à néant, mais tu refuseras de me le dire. Ce n’est pas mourir que tu veux. Mais donner la mort.
Tes chaînes se brisent. Ta fureur a eu raison d’elles. Et je te vois te lancer vers moi, une folie meurtrière habitant tes yeux. Tu ne me laisseras pas m’en aller cette fois-ci. Tu es déterminé à me tuer, quoi qu’il en coûte. Tu es prêt à tuer la seconde moitié de toi-même, le seul bien qui soit encore auprès de toi. Tu es prêt à tuer la seule chose qu’il te restait.
Je ne peux m’enfuir, je ne l’ai jamais pu. Cet endroit est confiné, minuscule, là se déroulera le combat, comme à chaque fois. Sauf que ce combat-là sera le dernier. Ce combat-là connaîtra une mort, la mienne. Je n’ai plus la force de lutter. Tu es devenu bien trop fort, bien trop puissant, prêt à prendre le contrôle de nos deux corps, tandis que je peine à garder celui du mien.
J’ai laissé ta rage grandir trop longtemps, j’ai fait une erreur. Tu semblais calme, tu cachais ta puissance. Pour la laisser éclater.
Tu griffes, mords, le sang ne coule pas. Je ne meurs pas. Je ne peux mourir. Aucun de nous ne le peut, en vérité. Nous sommes semblables, te souviens-tu ? Tu ne mourras pas, je ne mourrai pas. Ce combat est sans issue, finalement.
Nos deux corps se mêlent, tentent de ne former plus qu’un, de nous sauver de cette folie qui finira par nous dévorer.
Pourquoi sommes-nous nés ainsi, mon frère ? Pourquoi ne sommes-nous pas une seule entité équilibrée et saine ? Pourquoi a-t-il fallu que deux êtres opposés se partagent ce corps, pour s’y battre une éternité, sans pouvoir se départager, sans pouvoir vivre, sans pouvoir mourir ?
De pesantes menottes entourent mes mains. J’ai perdu. Qui sait ce que tu auras le temps de faire de ce monde avant que je ne me libère.
Pourquoi sommes-nous nés ainsi ?
Dernière édition par Mad le Sam 28 Nov 2015, 14:09, édité 1 fois |
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Chanchan24 Chasseur de trésors Date d'inscription : 31/10/2014 Age : 33
| Sujet: Re: Jumeau démoniaque Mar 17 Nov 2015, 18:36 | |
| Oh J'en reste sans voix. De texte très captivant et bien écrit. Le thème et la contrainte étant respectés. Bravo à toutes les deux Mon vote va à Lehanna, j'ai eu un petit faible pour l'intrigue de son histoire. |
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Lehanna Grand artiste du pinceau Date d'inscription : 07/10/2011 Age : 27 Localisation : Nord (59)
| Sujet: Re: Jumeau démoniaque Lun 23 Nov 2015, 18:01 | |
| Ça ne va pas se terminer sur un seul vote quand même ? (comment ça je fais la pub de ma propre battle ?) Du coup je commente muhahaha. J'ai beaucoup aimé ton point de vue et l'utilisation du tu, ça rend le texte encore plus poignant. Et pendant ma lecture je n'ai pas arrêté de me demander quel était le jumeau diabolique : celui qui tue ou celui qui séquestre son frère ? Avoue que ça porte à confusion. Du coup le sujet est doublement respecté je trouve. Au niveau de l'écriture, comme d'habitude, c'est quasi parfait. |
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Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: Re: Jumeau démoniaque Lun 23 Nov 2015, 18:30 | |
| Vos deux textes sont difficiles à partager. Celui de Lehanna est rythmé, on est à fond dans l'action. Celui de Maeleo est plus ambigu, on se demande un peu lequel est le plus diabolique (et même, à un moment s'ils ne sont pas une seule et même personne...).
Pour moi, vous méritez toutes les deux de gagner, donc je vote Maeleo ! |
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Maeleo As de l'acrylique Date d'inscription : 17/10/2012 Age : 26 Localisation : dans ma bulle
| Sujet: Re: Jumeau démoniaque Mar 24 Nov 2015, 21:22 | |
| Merci beaucoup pour vos commentaires ! Je sois contente de voir que mon texte a eu l'effet voulu, avec cette pointe de confusion pour savoir qui est qui (et même s'ils ne sont pas la même personne, honnêtement, je ne le sais moi même pas). Lehanna, je te l'ai déjà dit dans la battle sur l'automne, mais j'adore ton style, et le vocabulaire que tu utilises (je fais une fixette sur mon vocabulaire que j'aimerais améliorer en ce moment ). Il est angoissant à souhait, on ressent bien la terreur et l'horreur face à ce frère devenu fou, et respecte donc le thème. Bravo ! |
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Lehanna Grand artiste du pinceau Date d'inscription : 07/10/2011 Age : 27 Localisation : Nord (59)
| Sujet: Re: Jumeau démoniaque Mer 25 Nov 2015, 22:32 | |
| Pour le vocabulaire, rien de plus simple, tu utilises les mots habituels et quand tu as l'impression que c'est trop "pas assez" ou que tu te répètes au niveau des termes, tu utilises des synonymes que tu connais. Et quand rien ne te vient tu ouvres un dictionnaire des synonymes sur Internet |
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Maeleo As de l'acrylique Date d'inscription : 17/10/2012 Age : 26 Localisation : dans ma bulle
| Sujet: Re: Jumeau démoniaque Mer 25 Nov 2015, 22:59 | |
| C'est ce que je fais, j'ai toujours un dictionnaire de synonymes d'ouvert sur internet quand j'écris, mais je sais pas, j'aime beaucoup le vocabulaire que tu utilises et comment tu l'utilises |
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Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: Re: Jumeau démoniaque Sam 28 Nov 2015, 14:04 | |
| Et c'est Lehanna qui l'emporte de peu ! |
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Miss_Cupcake As de l'acrylique Date d'inscription : 14/08/2013 Age : 25 Localisation : Dans mon cocon
| Sujet: Re: Jumeau démoniaque Sam 28 Nov 2015, 19:27 | |
| J'ai loupé les vooootes !! Bravo Lucie Tant pis je commente quand même ! Lucie : Alors là je suis impressionée. Ni plus ni moins, j'ai été prise dans ton texte à 200%, je les voyais, je voyais le couteau, la porte tout. Les sensations, l'ambiance étaiet là, et tu as mis un rythme très particulier et que j'aime beaucoup dans ce texte ! Maechouw : De même, texte captivant ! Dans un style différent et qui t'es propre ! J'aime vraiment ce que tu as fait, les effets, la confusion que tu crées nous entraîne, ça donne un peu l'effet d'un "tourbillon" on est emporté dedans ! Bravo les filles en tout cas ce sont deux super textes !! |
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Lehanna Grand artiste du pinceau Date d'inscription : 07/10/2011 Age : 27 Localisation : Nord (59)
| Sujet: Re: Jumeau démoniaque Mar 08 Déc 2015, 21:33 | |
| Merci ! Et encore bravo Mae |
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Maeleo As de l'acrylique Date d'inscription : 17/10/2012 Age : 26 Localisation : dans ma bulle
| Sujet: Re: Jumeau démoniaque Mar 08 Déc 2015, 21:40 | |
| Merci Mayachouw ! Et bravo Lehanna \o/ |
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| Sujet: Re: Jumeau démoniaque | |
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