| |
Quel texte respecte le mieux le thème et la contrainte ? | Celui de Maya | | 100% | [ 1 ] | Celui de Blaz | | 0% | [ 0 ] |
| Total des votes : 1 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
---|
Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: Travailler Jeu 17 Mar 2016, 19:31 | |
| Il est temps de voter pour la battle!Thème : Travailler.
Contrainte : au moins un paragraphe sera dédié à la description visuelle, un le sera à la description auditive, un à la description olfactive (et je vous épargne le toucher).
Nombre de mots : entre 700 mots et 800 mots.
Vôtre rôle si vous l'acceptez est de voter pour la création qui selon vous incarne le mieux le thème tout en respectant la contrainte.
Les votes sont ouverts jusqu'au 24/03/2016 Voter c'est bien MAIS laisser un commentaire c'est bien mieux - Maya :
Comme chaque soir depuis des semaines, je me retrouvai face à ma feuille, devant me mettre au travail. J'avais soumis à une entreprise quelques uns de mes croquis, qu'ils avaient adoré, et en peu de temps je me retrouvai submergé de demandes diverses, une illustration pour un livre par ci, un croquis pour un projet par là. Au début, tout venait naturellement, c'était l'ébullition. Mais doucement, mes idées s'essouflaient, et je me retrouvais à rendre mes travaux – d'une qualité tout juste médiocre- juste à temps..
Le soleil commençait à se coucher. Comme à chaque fois que je le pouvais, je savourais cet instant. Mon ordinateur posé sur mon bureau, face à la fenêtre. Je trouvais ça très inspirant. Le mélange de couleurs, ce sublime dégradé qui se fonçait au fur et à mesure m'impressionait. Lentement, très lentement même, le ciel devint sombre. Doucement, le soleil s'effaçait et disparaissait derrière les immeubles d'en face, il semblait de plus en plus lointain. Puis, les rayons du soleil frappant mon bureau furent petit à petit remplacés par l'obscurité ; mais pas celle qui effraie, et qui crée la panique. Non. Celle qui est douce, et qui enveloppe la pièce doucement, tel un drap de velour.
Je me levai tout de même, pour allumer la lumière, il m'était impossible de créer dans de telles conditions. A peine rassise, je fus saisie par un son. Il provenait sûrement de chez les voisins, mais il était si.. singulier. Rapidement il se mêla à pleins d'autres sons, ce qui offrit à mes oreilles un mélange de douceur, de force, de rapidité, de lenteur, de gaieté et de tristesse, tant de dualité en une seule mélodie. Cela en devenait très perturbant, mais aussi très inspirant. Je me concentrai encore quelques secondes sur la musique, essayant d'intégrer le maximum de vibrations, et d'en utiliser l'essence dans mes dessins.
Rapidement, je me saisis d'un crayon, et je commençai à griffonner, pour la première fois depuis longtemps, je ne savais pas vraiment où j'allais, je faisais un trait, puis selon mon envie un autre, d'un côté, de l'autre, une fois épais, une fois fin. Je n'écoutais pas un quelconque sens de la réalité, de la raison, je laissai agir mon imagination. Petit à petit, mon résultat final se dessina dans ma tête, ce qui devint plus facile à mettre sur papier. Les secondes, les minutes puis les heures passèrent. Le dessin prenait forme. La nuit était déjà bien avancée, mais je devais avoir fini pour le lendemain. Il commençait à faire chaud, j'ouvris la fenêtre, pas un bruit ne se fit entendre.
En revanche, je sentis quelque chose d'agréable, de frais, de doux. Il avait certainement du pleuvoir, je ne m'en étais même pas rendue compte, mais l'odeur d'herbe fraîchement mouillée ne trompe pas. Comment ne pas apprécier cette vague de douceur et de délicatesse qui vient jusqu'à vous ? Cette impression de se retrouver à la campagne, entouré par la nature et toutes ses belles fleurs qui provoquent chacune des réactions différentes de par leur effluves variées. Encore une fois, cela me redonna de l'inspiration et me permis ainsi d'avancer et même de terminer mon dessin. Il était peut être moins net, moins précis, moins carré que d'ordinaire, mais au moins il avait une âme. Quelque chose s'en dégageait, autre que « ce dessin a été fait parce que je devais le faire pour être payée et pourvoir manger à la fin du mois ».
Se nourrir de ce qu'il y a autour était un moyen de faire parler un peu ma spontanéité, au lieu de trop utiliser ma réflexion. C'est fou comme l'aiguisement et la stimulation des sens m'aidait à avancer. Elle transformait presque à chaque fois mon travail qui devenait quelque chose que je faisais par contrainte, en un vrai moment créatif. Moment pendant lequel je pouvais exprimer et faire sortir ce qu'il y avait en moi, et le mettre au service du projet que je devais rendre. C'est cela que j'aimais dans mon emploi. J'avais la possibilité de dire, par moments, que pour moi, travailler n'était pas quelque chose de lourd et que je faisais par nécéssité, mais que je laissais faire mon imagination, en m'amusant et en m'épanouissant.
- Blaz :
Nina avait mal à la tête. Tous les jours, depuis deux ans. Depuis qu’elle avait été embauchée par la Joja Mart Corporation, cette énorme société productrice de confitures, pâtes à tartiner, et, depuis peu, de compotes. Il y avait deux branches dans la Joja Mart Corporation : les employés chargés de superviser la production des produits, et ceux chargés de gérer les ventes et les bénéfices. Nina était de la deuxième branche. C’est le boucan infernal de l’allée droite (les allées travaillaient à tour de rôle), des doigts appuyant sur les touches des claviers, des bruits d’ordinateurs, le mélange des musiques dans le casque des employés, les discussions entre les collègues fraîchement rencontrés… Tout cela produisait un gigantesque capharnaüm, une véritable cacophonie, qui, en partie, était la cause des maux de tête de Nina. Car il y avait aussi les odeurs sucrées des fruits, la senteur écœurante du chocolat, et les parfums des employés, qui se mêlaient dans les bureaux. Il y avait aussi ceux qui, sur leur bureau, attachaient ces sapins odorants, faisant se joindre les délicates oranges aux acidulés citrons, les douces poires aux délicieuses gousses de vanille. L’odeur régnant dans les bureaux était donc âcre, et jamais les patrons n’avaient fait quoi que ce soit pour arranger la situation : lorsque l’on avait suggéré l’installation de fenêtres sur les murs métalliques, pour pouvoir aérer un peu l’immense pièce liée à l’activité économique , la direction avait explicitement indiqué que cela coûterait trop cher pour peu de choses, et avait, en lieu de réponse, distribué des sapins odorants signés Joja Mart. Cela avait même fait empiré la situation. Nina, sur son bureau, avait, comme la majorité de ses collègues, accroché des dizaines de photos : il y en avait d’elle, en voyage, mais aussi de sa famille, de sa toute jeune fille, Cloé, de ses parents, de ses oncles et tantes, une photo de son neveu, de son frère, de sa cousine,… Et il y avait aussi une photo de Nicolas, son mari. Cette photo était colorée : il y avait en arrière-plan le décor paradisiaque d’Istanbul, et au premier plan, le bel homme châtain, aux yeux fins, à la peau basanée, aux pupilles vertes. Cette photo avait toujours su la faire sourire : l’amour avait sur elle ce pouvoir-là. A côté de cette photo-là, il y avait une photo d’Astryd, la meilleure amie de Nina. Elles s’étaient connues en primaire, et ne s’étaient jamais quittées depuis. Et derrière cet album éparpillé, il y avait ces demi-murs en plastique gris, qui séparaient les employés les uns des autres. A force des années, le mur avait été tâché, tant par Nina que par son prédécesseur. Le demi-mur s’arrêtait, exactement comme l’avait voulu la direction, juste avant le panneau situé au bout de la salle, qui indiquait aux employés quelle allée devait travailler, et quelle allée était en pause. Nina, parfois, réussissait à voir, par-dessus les barrières grises, une partie de cheveux, un bout de coiffure. C’était là les seules traces –visuelles- qu’elle pouvait apercevoir de ses collègues. Elle s'amusait donc, parfois, à imaginer une vie à ces mèches de cheveux, à leur imaginer des enfants, des parents, des frères et sœurs,... Surtout, et uniquement d'ailleurs, durant les pauses. A vrai dire, Nina n'aimait pas être en pause. Si elle faisait ce travail, c'est parce qu'elle avait cette passion des chiffres, ce goût prononcé pour la réflexion, le brainstorming. Alors, comme elle passait la moitié de sa journée à ne rien faire, elle aimait chercher des jeux qui pourraient lui faire travailler la mémoire, l'imagination et, surtout, la réflexion. Et ce jeu d'inventer une vie aux bouts capillaires était son préféré. Lorsque l'allée gauche reprendrait le travail, Nina sourirait, comme à chaque fois, en entendant le « driiing » indiquant la fin de pause. Elle aimait son job. Et ça, malgré les senteurs trop sucrées, trop âcres, malgré la cacophonie provoquée par ses collègues, malgré le manque de réflexion parfois. Nina avait prévu de passer quelques années encore à la Joja Mart Corporation, cette immense entreprise, dont être membre et employé était pour elle une véritable joie, une grande fierté. La lumière verte du panneau, celle indiquant l'allée droite, devint rouge. L'autre, auparavant rouge, devint verte. Driiiiing!
|
| | |
Maeleo As de l'acrylique Date d'inscription : 17/10/2012 Age : 26 Localisation : dans ma bulle
| Sujet: Re: Travailler Mar 22 Mar 2016, 23:22 | |
| Maya : Léger problème au début, j'ai cru que ton narrateur était un homme, à cause du "submergé" au début, avant de comprendre que non en fait... Pas bien grave, une erreur de relecture, mais je voulais partager ma frustration Les descriptions des sens sont bien écrites, et aident au récit, j'aime beaucoup cette idée d'être inspiré par les nos sens et j'aime aussi beaucoup la dernière phrase, je la trouve très juste ! Blaz : C'est amusant de voir que ton texte est totalement différent de celui de Maya. Les sens aident son personnage à travailler alors qu'ils sont dans ton texte ceux que l'on retrouve au travail, le bruit des claviers, le brouhaha des collègues, etc... J'ai préféré tes descriptions sensitives, je les trouve plus détaillées, sauf peut-être celle visuelle, qui n'en reste pas moins originale, l'histoire des cheveux m'a fait bien rire. Dommage pour la mise en forme, un peu de "justifié" aurait suffit je pense, mais c'est pas vraiment grave ^^ Vos deux textes traitent de deux sortes de travail très différents et je ne sais pas vraiment pour qui voter. J'aime beaucoup les descriptions des sens chez Blaz, mais le travail décrit chez Maya me parle plus et me semble plus original... Je vote finalement Maya pour ces raisons, mais vos textes se valent vraiment, merci pour le dilemme |
| | |
Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: Re: Travailler Mer 30 Mar 2016, 17:53 | |
| C'est Maya qui l'emporte ! |
| | |
Blaz Poseur d'avant-garde Date d'inscription : 18/10/2013 Age : 22
| Sujet: Re: Travailler Mer 30 Mar 2016, 20:34 | |
| Bien joué Maya! |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Travailler | |
| |
| | | |
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |