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Quel texte respecte le mieux le thème et la contrainte ? | Celui d'Eoziaah | | 0% | [ 0 ] | Celui de Maeleo | | 0% | [ 0 ] |
| Total des votes : 0 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: Etrangers Mer 23 Mar 2016, 18:57 | |
| Il est temps de voter pour la battle!Thème: Étrangers Contrainte: le texte sera écrit à la 1ère personne du pluriel
Vôtre rôle si vous l'acceptez est de voter pour la création qui selon vous incarne le mieux le thème tout en respectant la contrainte.
Les votes sont ouverts jusqu'au 30/03/2016 Voter c'est bien MAIS laisser un commentaire c'est bien mieux - Eoziaah :
Nous voulions la paix. Nous voulions votre aide. Mais vous nous avez imposé la soumission.
Notre planète, épuisée, mourut, nous contraignant à l’Exode. Restreints par les capacités trop faibles de nos vaisseaux, nos anciens, nos malades et quelques braves volontaires y furent abandonnés. Nous errâmes des années durant dans la galaxie, épuisant vivres et populations. Nous étions presque éteins, désespérés, contraints à la violence pour survivre. Des sept vaisseaux ayant quitté notre maison, seul un subsistait, mais à quel prix ! Nous ne pouvions plus le diriger, et ce qui nous contraignait à dériver, seuls et perdus. Mais vint l’espoir. Votre planète nous apparus comme la terre promise de nos légendes, bleue et verte, blanche et brune. Nous nous souvenons encore des sourires bienveillants et heureux sur vos visages aux teintes chaudes lorsque vous nous vîmes pour la première fois. Votre civilisation bien plus avancée que la nôtre semblait prête à nous accueillir comme ses égaux. Mais nous nous trompions. Entassés dans un camp gigantesque, sale et laid, entourés de ce que vous appeliez des barbelés, logeant des « maisons » minuscules, nous gardâmes pourtant sourire et reconnaissance envers vous, bipèdes. Vous, nos sauveurs, qui nous avaient protéger de l’extinction. Même une fois dans votre « pays des libertés », quand vous avez commencez à nous faire travailler dans vos usines, à la chaine et sans rémunérations autre que des bouts de ferrailles, de tissus ou autres denrées précieuses à nos yeux, nous n’avons pas protester. Avions-nous peur ? Sans doute. Nous craignions votre colère qui vous pousserait à nous chasser. Et vous avez profitez de cette peur. La ruse et la malveillance qui pourrissaient votre âme nous a été cachée pendant des années sous des couches de gentillesse et de fausse bienveillance. Abusant de notre obéissance, vous nous ordonnèrent d’effectuer les tâches les plus ingrates, les métiers les plus accablant, sans vous soucier ni de notre santé, ni de notre sécurité. Nous enfants nous furent arrachés et envoyés dès leur plus jeune âge dans vos maisons en tant qu’esclave. Certains y subirent les pires atrocités, car nous étions différents de vous, les Hommes si altruistes, si magnanimes, si plaisants. Si arrogants.
Vous nous détestez, mais nous sommes si pratiques ! Pourquoi chasser des êtres terrifiés et incapables de reconstruire sans votre aide un vaisseau ? Pourquoi chasser des êtres effectuant la moindre fonction sans difficulté ? Vous dîtes avoir une Déclaration Universelle, un texte relatant vos droits multiples et qui s’adresse à la totalité des êtres et choses, mais jamais nous ne vous avons vu les respectez, que ce soit envers nous ou envers ceux de votre espèce. Et pour quelle raison, bipèdes ? Nous sommes des étrangers. Pourtant, nous vivons depuis plusieurs dizaines d’années sur cette planète. N’importe quel Humain sait nous identifier. Vous connaissez notre mode de vie pour nous avoir observer. Vous connaissez notre fonctionnement pour nous avoir disséquer. Vous connaissez nos vieilles légendes pour nous avoir écouté les raconter. Vous nous voyez chaque jour, chaque heure dans vos villes ou vos champs. Et à vos yeux, nous sommes encore des étrangers ? Des inconnus exotiques ?
Mais vos actes n’ont plus d’importance désormais. Aujourd’hui sonne la Fin de la Soumission. Aujourd’hui, nous hurlons notre haine à votre attention, bipèdes. Oui, nous sommes moins nombreux même si notre nombre à doubler depuis notre arrivée mais vos faibles armes ne suffiront pas à nous arrêter ou même nous tuer.
Nous voulions la paix. Nous voulions votre aide. Mais vous vouliez la domination. Nous vous imposerons la guerre.
- Maeleo :
Laisse-nous.
Qui es-tu ?
Étranger.
Non, nous ne voulons pas le savoir. Nous n’avons pas besoin de savoir qui tu es pour que tu t’en ailles. Va-t’en.
Que veux-tu de nous ?
Non. Même chose. Cela nous importe peu. Il nous faut simplement que tu partes.
Dis-nous. Tu viens nous observer, nous, la bête de foire ? Toi aussi tu as payé cet homme à l’entrée, lui tendant un billet vert pour qu’il te l’échange contre un ticket grossièrement découpé dans une des affiches qu’il colle partout ?
Nous ne voulons pas le savoir. Ça nous dégoute des gens comme lui. Bien sûr que si que nous voulons savoir. Pourquoi nous ne le voudrions pas ? Ça nous dégoute.
Dis-nous.
Non.
Dis-nous. Nous voulons savoir ce que les normaux peuvent bien nous vouloir, n’est-ce pas ce que nous voulons ?
Mais nous le savons déjà. Il vient nous contempler d’un regard horrifié et émerveillé. Nous sommes une bête de foire, c’est pour ça que nous sommes enfermé ici. Nous ne sommes pas normal. Ce monde ne veut pas de nous, alors il nous a exclu, nous poussant dans ce cirque qui nous garde scellé. Il a peur de nous.
Il ?
Ils. Il et il. Tous. Tous les « il » du monde, et même les « elle ». Chaque chose. Tous. Tous peur. Nous sommes étrange. Étranger à ce monde. C’est pour ça qu’ils ne nous aiment pas.
Nous sommes l’étranger ? Ce ne sont pas eux ?
Les deux. Ils nous sont étrangers, nous leur sommes étranger. Mais nous devrions savoir, tout le monde est un étranger aux yeux de tout le monde. Mais nous, nous formons une sorte étrange d’étranger. Nous sommes un monstre. C’est pour ça qu’ils nous détestent plus que les autres étrangers.
Nous n’avons rien fait de mal, pourtant. Nous ne nous accordons tout simplement pas à leur monde, mais nous ne voulons pas nous y accorder, n’est-ce pas ?
Non. Ce monde est cruel.
Nous voulons vivre ailleurs, seul, loin des normaux.
Où ?
Peu importe. Nous n’avons pas d’origine, pas de foyer, nous sommes un étranger partout, alors qu’importe l’endroit. Nous pouvons choisir celui qui nous plaira. Ce n’est pas si mal, hein ?
Non, pas si mal. Mais comment pouvons-nous vivre où nous le voulons, enfermé dans cette cage, avec ces yeux accusateurs et défiants, comme si nous étions responsable d’un quelconque malheur ? Ils ne nous laisseront pas sortir. Ils ont besoin de nous, nous sommes le clou de leur spectacle, la plus belle créature de ce qu’ils appellent un cirque.
De tous les monstres, nous sommes le plus monstrueux. C’est la cause du regard.
Et nous savons où aller, où est cet endroit dont nous rêvons et comment y aller. Nous le savons, nous l’avons toujours su. Nous voulons y aller maintenant, ne plus rester ici à souffrir de leur regard. Nos mains enserrent nos cous, pourquoi ?
Ne respirons plus. Dès lors nous pourrons aller où nous appartenons réellement. Nous ne serons plus un étranger.
Non !
Pourquoi non ? Nous voulions aller dans cet endroit où nous appartenons ?
Nous appartenons à la mort ?
C’est ce qu’ils croient tous. Ils ne veulent pas nous voir mort, sinon ils perdraient leur vedette. Ils ne veulent pas que nous allions là-bas, dans la mort. Ils ne veulent pas nous libérer. Ça veut dire que notre liberté est dans la mort. Alors nous lui appartenons.
Nos cous ?
Est-ce pour cela que nous sommes un monstre ? Nous venons de la mort, nous lui appartenons ?
Vraiment ? D’où venons-nos, hein ? Pourquoi sommes-nous ainsi, pourquoi sommes-nous là, si nous n’avons aucune raison d’y être ?
Eh, comment pouvons-nous être intégré dans ce monde si nous sommes un étranger à nous-même ?
Mourons.
Notre cou ?
Eh, tu sais qui nous sommes ?
Étranger.
J’en sais rien, moi.
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VieuxFranz Illustre illustrateur Date d'inscription : 14/03/2014 Age : 57 Localisation : Montceau-les-Mines
| Sujet: Re: Etrangers Jeu 31 Mar 2016, 01:45 | |
| Evoquer l'altérité, en ce moment, n'était pas facile. Trop d'actualités renvoient à ce thème, ces jours-ci, et polluent toute réflexion à son sujet. Vous êtes bien courageux, Maeleo et Eoziaah, de vous y être frottés.
Eoziaah: Très bon texte, et commentaire sans fard: J'ai du mal, en lisant ton texte, à ne pas voir des réfugiés arrivant à Lampedusa ou à Lesbos, à ne pas voir Idomeni ou Calais... Du mal à ne pas penser à certains qui prônent le travail gratuit des réfugiés "pour justifier l'aide qu'on leur apporte", à ne pas repenser aux pires excès de l'ère coloniale ou aux ateliers clandestins de couture, entre autres. Et j'ai du mal, en lisant ta conclusion, à ne pas entrapercevoir les thèses de l'extrême droite sur le grand remplacement et l'inévitable guerre civile qui en découlerait, selon eux. (Je ne dis certainement que tu les partages!). Ton texte, je le prends comme un coup de poing dans la gueule, comme une mise en perspective de nos européennes certitudes d'humanisme, de générosité, à l'heure où elles semblent battues en brèche. Je lui trouve un côté salutaire: comment voulez-vous être traité autrement qu'en adversaire, si vous même ne traitez pas autrui en égal? Voila sur le fond. Sur la forme, je grommelle encore une fois sur l'orthographe (participes passés et conjugaison, surtout). J'apprécie en revanche la construction de la narration, qui amène logiquement la conclusion.
Maeleo: Un jour, Mae, tu cesseras de me surprendre dans tes textes. Le lendemain de la fin du monde, je présume... Comme toujours, le style est délié, et ici l'atmosphère garde sa dose de mystère, amène un doute chez le lecteur: qui est ce nous? Un "monstre de cirque" semble-t-il. Des siamois à deux têtes pensantes? L'alternative altérité insupportable / mort est poignante, et sa vision sous l'angle d'un naïf pays libératoire la rend encore plus touchante. Pour la forme, je n'ai rien à dire: ton français me semble une fois de plus impeccable.
Conclusion: Je suis bien embêté pour voter. Stylistiquement, Maeleo l'emporte à mes yeux. Viscéralement, le message d'Eoziaah l'emporte aussi. Vous ne pouviez pas faire simple? Un qui se plante, un qui sort le texte parfait? non, hein... Méchants! Après une longue réflexion, je donne 50.01% de ma voix à Eoziaah et 49.99% à Maeleo. Et je vous remercie infiniment tous les deux pour ces textes!
Edit: Ayant tapé mon texte trop tard ce soir, je ne peux plus voter. Je ne sais pas si je ne dois pas m'en réjouir, en fin de compte. |
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Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: Re: Etrangers Jeu 31 Mar 2016, 18:33 | |
| Et je fais quoi moi, je comptes ton vote ou pas ?
Allez, pour t'éviter tout état d'âme, je compte une égalité !
Bravo à toutes les deux !! |
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Maeleo As de l'acrylique Date d'inscription : 17/10/2012 Age : 26 Localisation : dans ma bulle
| Sujet: Re: Etrangers Jeu 31 Mar 2016, 20:03 | |
| Merci beaucoup pour ton commentaire Franz, ça me fait très plaisir J'ai beaucoup aimé ton texte Eoziaah, j'ai failli traiter le thème de la même façon, un peuple souhaitant la paix et qui est cependant détesté. Mais je pense que tu l'as fait mieux que moi je l'aurais fait Bravo pour ce texte ! |
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