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Quel texte respecte le mieux le thème et la contrainte ? | Celui de Uxirdenq | | 0% | [ 0 ] | Celui de Yarerakai | | 100% | [ 2 ] |
| Total des votes : 2 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: C'est pas passé loin... Lun 12 Sep 2016, 19:43 | |
| Il est temps de voter pour la battle!Thème : C'est pas passé loin... Contrainte : mettre en scène une situation dramatique du point de vue du narrateur (donc pas forcément un drame en soi), qui sera également le personnage principal (utilisation de la première personne), avec une fin heureuse.
Vôtre rôle si vous l'acceptez est de voter pour la création qui selon vous incarne le mieux le thème tout en respectant la contrainte.
Les votes sont ouverts jusqu'au 19/09/2016 Voter c'est bien MAIS laisser un commentaire c'est bien mieux - Uxirdenq :
Ce fut après avoir taillé les rosiers, tondu la pelouse puis rangé le garage que j’avais enfin regardé l’heure qu’il était sur la pendule de la cuisine : cinq heures dix de l’après-midi.
Avec précipitation, j’avais changé de t-shirt, récupéré mon vieux portefeuille menaçant de tomber en lambeaux qui contenait mon permis de conduire puis attrapé les clés de ma voiture dans laquelle je me suis presque jeté tellement j’étais pressé de partir. J’ai mis le contact et, très vite, j’ai quitté l’allée car j’étais déjà très en retard pour aller chercher mon fils de huit ans à la sortie de l’école.
Cela faisait plus d’une demi-heure que j’aurais dû être devant ce fichu portail à attendre mon petit champion sortir de classe avec ses copains. A présent, mon garçon devait être en train de m’attendre dans le froid, se demandant pourquoi son vieux père l’avait abandonné et ce qu’il avait bien pu faire comme bêtise pour mériter cela.
J’appuyais comme une brute sur la pédale de frein en voyant le feu passer à l’orange – pourquoi est-ce que la mairie n’avait pas encore collé de rond-point à ce carrefour alors qu’elle l’avait fait pour tous les autres ? La voiture s’arrêta brutalement face au feu tricolore quand le rouge s’alluma, me faisant perdre encore plus de temps.
Des images atroces défilaient dans ma tête : mon fils abordé par un homme louche avec un grand manteau beige et un chapeau à bords larges qui l’approchait pour lui proposer ces bonbons à la fraise qu’il aimait tant. Certes, j’avais répété cent fois à mon petit champion de ne jamais parler à des inconnus mais je ne pouvais m’empêcher de l’imaginer suivre cet individu plus que pas net dans une camionnette et disparaître à jamais avec lui. La police le retrouverait trois jours plus tard, inanimé au fond d’un ruisseau et ayant subit les pires horreurs qui avaient déjà été dépeintes dans cette série criminelle que je regardais le lundi soir, au grand dam de mon épouse, avant d’aller me coucher. Ma femme me demanderait le divorce pour avoir été un père aussi indigne, me mettant sur la paille avec les frais d’avocat et me saignant à blanc pour avoir laissé notre unique enfant seul devant le portail de l’école un jeudi après-midi… Enfin, le feu passa au vert et j’avais failli faire caler la voiture en redémarrant tellement j’étais pressé d’arriver enfin à destination.
Sauf que c’était sans compter sur les piétons, plus particulièrement sur une dame âgée qui avait visiblement des difficultés à avancer avec sa canne et qui avait choisi LE moment précis où j’allais emprunter cette rue à sens unique pour traverser sur le passage clouté. J’aurais volontiers reculé pour prendre un autre chemin mais j’avais une bagnole blanche collée à mon pare-chocs arrière, elle aussi ayant semblait-il une urgence vu que je perçu très clairement le son de son klaxon. Le temps que cet animal à trois pattes ait enfin rejoint le trottoir, j’imaginai ma femme me faisant une scène car j’avais osé oublier notre fils de nouveau. Elle demanderait le divorce et se remarierait avec le voisin, Régis, qui avait une de ces grosses bagnoles allemandes qui coûtaient un bras – d’ailleurs, que pouvait bien faire cet homme dans la vie ? – ou elle sortirait avec Gérald, ce coureur de jupons qui travaillait avec elle à l’agence immobilière et qui avait un sourire émail diamant. La juge lui donnerait la garde exclusive de notre fils, faisant que, avec de la chance, je pourrais éventuellement le voir à Noël ou à Pâques.
Miracle ! Elle n’était plus qu’à dix centimètres du trottoir ! Celui qui était juste derrière moi l’avait vue lui aussi et il s’énervait de nouveau sur son klaxon alors que, comme c’était stipulé dans le Code de la Route, il m’était interdit de passer tant qu’elle était engagée sur le passage piétons – je l’avais appris une fois à mes dépens et à celui de mon permis à points. Un pied fut posé sur la chaussée, puis la canne, puis enfin l’autre pied ! Avant qu’une autre personne du troisième âge ne décide de l’imiter, je me hâtais d’écraser l’accélérateur et de continuer ma route jusqu’à l’école en me disant que j’avais passé le pire…
… excepté si l'on prenait en compte celui qui avait garé son tas de ferraille en plein milieu de la rue ! A tous les coups, son propriétaire était à la boulangerie qui était juste à côté et il avait eu la flemme de chercher une place pour se garer, gênant ainsi tous ceux qui voulaient passer par ici.
En attendant que ce malotru daigna un jour revenir à son véhicule, j’imaginai à nouveau mon petit champion, seul devant le portail, vulnérable à n’importe quel prédateur qui pourrait courir les rues. Je le voyais seul face à des enfants plus âgés qui tentaient de le convaincre que leurs « bonbons » étaient bien meilleurs que ceux qu’il avait déjà pu goûter auparavant. Sans comprendre le danger, il accepterait de les essayer et il se retrouverait aspiré dans une spirale de dépendance à des substances illicites dans une cour de récréation…
Chance, celui qui n’avait aucune honte pour poser son pot de yaourt en plein milieu de la route se pointait avec sa baguette de pain à la main et en sifflotant gaiement – rien que de le voir faire cela, j’avais envie de sortir de ma voiture pour lui expliquer le Code de la Route à ma manière. Il démarra calmement puis je pus enfin poursuivre les derniers deux cents mètres jusqu’à la zone des écoles.
Après cette série de galères, je me serais attendu à ne pas pouvoir me garer mais une place libre était juste devant mon nez. Je fonçais donc dessus avant que quelqu’un d’autre ne me la prenne puis je sortis à toute vitesse pour rejoindre le portail de l’école, plus en retard que jamais avec tout le temps que j’avais perdu.
A ma grande surprise, de nombreux parents étaient présents. Eux aussi avaient donc lamentablement oublié leur progéniture à l’école ? J’ignorais si je devais m’en sentir soulagé ou non.
Quand la cloche sonna, je crus halluciner. Comment cela était-il possible ? Il devait être cinq heures et demie pourtant et les cours finissaient à quatre heures et demie pour les CE2. Certaines classes se finissaient plus tard que les autres ?
Alors que je me posais encore mille questions, mon petit champion arriva vers moi en courant, criant un « Papa ! » sonore tout en traversant la cour jusqu’au portail en même temps que d'autres enfants. Je le serrais très fort dans mes bras, heureux de le voir sain et sauf, avant de lui poser la question qui me brûlait les lèvres.
—Mais Papa, c’est quatre heures et demie ! me dit-il avec toute l’innocence du monde. On a changé d’heure dimanche !
Nous étions... A cet instant, j'avais enfin eut l'idée de regarder mon téléphone et ainsi constaté qu'il disait vrai… Voyons le bon côté : je n’aurais pas oublié de passer la pendule de la cuisine à l’heure d’hiver, j’aurais probablement été en retard…
- Yarerakai :
Cher journal,
Hier, j’ai passé la pire et la meilleure soirée de toute ma vie. Tout débuta lorsque qu’ Arielle ma super copine, nous invita quelques copains et moi à fêter la fin des vacances d’été. J’adore Arielle mais elle a parfois le don de se mettre dans des situations bien pourries. La soirée n’était pas une simple soirée bières et bavardages comme à l’accoutumée mais une soirée piscine !
Oui, une soirée piscine tu as bien lu ! Moi et mes 100 kilos et quelques étions forts enthousiasmés par cette nouvelle, tu t’en doutes. Ne voulant pas faire ma « relou », j’ai donc dû me mettre en quête d’un maillot de bain qui ne me ferait pas trop ressembler à une baleine échouée sur une plage. Très franchement, je n’étais pas sûre que cet achat en vaille la peine car je ne me sentais pas prête à me mettre en maillot de bain devant quelqu’un même si c’était des amis.
La première épreuve fut donc de trouver le-dit maillot de bain dans ma taille, entre les modèles à ma taille mais style mémère et ceux qui me plaisaient mais qui s’arrêtaient à la taille 44… Bref, c’était la croix et la bannière de trouver un modèle qui me plaisait et qui m’allait. Après avoir fait plusieurs magasins, j’avais enfin trouvé la perle rare. Un modèle une pièce, bleu nuit avec quelques petits strass décoratifs sur le décolleté ; féminin et joli. Ce n’est pas parce que j’ai des formes que je dois m’habiller comme un sac, on est d’accord ?! Bref, fière de mon achat je jetai un rapide coup d’œil hors de ma cabine lorsque je vis une fille mince et belle portant le même modèle que moi. J’étais dégoutée, il lui allait tellement mieux qu’à moi. De qui je me moque, même avec un beau maillot je resterai toujours la même fille grosse, acnéique aux cheveux gras. Tout ce qui me restait à faire était d’attendre qu’elle parte : je ne voulais pas qu’elle voit que j’avais essayé le même maillot de bain qu’elle.
Déjà pas mal minée à cause de cette histoire de maillot, je ne savais pas trop si j’allais finalement me baigner à cette soirée et si non, qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire pour ne pas paraître « la fille relou qui ne veut pas se baigner ». Qui sait, peut être que je ne serai pas la seule à ne pas me baigner. Après tout, je n’étais quand même pas la seule adolescente mal dans sa peau qui n’ose pas se mettre en maillot car elle a une estime de soi au ras des pâquerettes, si ?
Sur le coup de sept heures, l’heure de la deuxième épreuve sonna, j’allais retrouver la bande chez Arielle. J’avais piqué quelques boissons alcoolisées à mon père histoire de me la jouer cool, genre je ne me baigne pas mais j’ai ramené des boissons – dans ma tête ça sonnait pas mal.
Dans mon groupe de potes, il y a Arielle –meilleure copine-, Sophie et Chrystelle, Chrys pour les intimes car elle déteste son prénom. Si elles ne font pas toutes 1,80 m, elles sont toutes minces et jolies. Je ne peux même pas leur en vouloir car elles sont adorables surtout Sophie, elle a des grands yeux de cocker comme le chat Potté dans Shrek : mignon. Il y a aussi Brian, Francis et Jonathan. Brian c’est le gros dur de la bande, il gueule pas mal mais au fond il est sympa ; Francis c’est le mec cool, le super pote toujours partant pour se bidonner. Et puis il y a Jonathan, dit Jon le super beau mec de ma galaxie, il a tout pour lui : il est très beau et sexy, gentil, marrant bref il est parfait !!
Tu comprends donc pourquoi j’avais encore plus de réticence à me baigner face à mon fantasme n°1 ! J’étais donc assise au bord de la piscine avec ma serviette autour de moi lorsqu’ Arielle est venue me voir et me demanda pourquoi je ne me baignais pas. Après lui avoir lancé un regard lourd de sens, elle insista : « Tu ne vas quand même pas t’isoler dans ton coin toute la soirée alors que tout le monde se baigne, ça fait bizarre et surtout c’est dommage pour toi. Tu veux ne pas attirer le regard mais en t’isolant de la sorte c’est tout l’effet inverse qui se produit ! »
C’est vrai qu’Arielle avait raison, j’en avais assez de rater des choses parce que je me sentais mal dans mon corps. Mon corps était ce qu’il était et tôt ou tard, il faudrait bien que je l’accepte. Je me dirigeai donc d’un pas décidé vers le toboggan. Je sentais ma respiration et mon cœur s’accélérer à mesure que je montais l’échelle puis je m’élançai.
Et là, en pleine descente, le drame survint ! Mes fesses se bloquèrent à la sortie du toboggan ! J’aurai voulu instantanément disparaître tellement j’avais honte, des horribles pensées me submergeaient : « oh vous avez vu la grosse ! », « elle est coincée la grosse ! ». J’avais l’impression d’entendre des rires, c’était horrible. Dans la panique, j’ai cru lire dans les yeux d’Arielle : « Et merde ! ».
Alors que tout semblait perdu Jonathan nagea jusqu’à moi, me sourit et me lança « Alors belle demoiselle en détresse aurait-on besoin d’un preux chevalier pour vous secourir ? » C’était tellement drôle la manière dont il le disait qu’instantanément mes angoisses disparurent dans un rire tonitruant et tout le monde fit de même.
Morale de l’histoire, lorsque l’on a de vrais amis, il n’y a jamais de vrais drames mais j’ai quand même eu chaud aux fesses !
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SundaySims Animateur Date d'inscription : 22/10/2015 Age : 30 Localisation : Entre ici et là-bas
| Sujet: Re: C'est pas passé loin... Jeu 15 Sep 2016, 13:20 | |
| Uxirdenq, en soi, ton histoire de père à la bourre m’a beaucoup amusé. Ce paternel hyper stressé à l’idée d’oublier son gosse à l’école qui est à la limite d’exploser à chaque obstacle qu’il rencontre sur la route, l’éventuelle réaction de sa femme… Plus il se rapproche de l’école et plus la tension monte jusqu’à arriver à la chute finale, le fameux changement d’heure. A la lecture de ton texte, j’imaginais parfaitement ce papa dans sa voiture, le cœur battant la chamade et les gouttes de sueur dégoulinant de son font ! En revanche, ce qui m’a posé le plus de problèmes pour lire, malgré quelques phrases trop longues ou mal agencées, c’est le ‘’je’’ qui revient sans cesse. Trop de je tue le je ! C’est la difficulté d’écrire à la première personne et du coup, ça alourdit ton texte. Yaré, je dis bravo à ton personnage parce que, personnellement je n’aurais même pas tenté le coup et serais resté tranquillement recluse chez moi. Ton texte est fluide, les petits détails que tu donnes sur ses amis, sa façon de s’adresser à son journal, le tout rend ton récit agréable à lire. Plus on avance et plus les sentiments de peur et de gêne qu’éprouve ton personnage sont mis en avant jusqu’à même te sentir mal à l’aise pour elle. Je trouve la chute un peu plus prévisible que celle d’Uxirdenq mais reste quand même amusante avec ce Jonathan, futur preux chevalier. Dans les deux cas, les contraintes sont respectées, chaque histoire est intéressante et du coup je ne sais pas pour qui voter… Mais je vais voter pour Yaré pour son joli texte et son personnage courageux ! |
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