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| Votes - Je t'aime, moi non plus | |
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Quel texte respecte le mieux le thème et la contrainte ? | Celui de Lehanne. | | 67% | [ 2 ] | Celui de Sunday | | 33% | [ 1 ] |
| Total des votes : 3 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: Votes - Je t'aime, moi non plus Sam 04 Mar 2017, 13:57 | |
| Il est temps de voter pour la battle!Thème : Je t’aime, moi non plus
Contrainte : Les sentiments des personnages devront être mis en avant et la fin ne sera pas heureuse pour l’un des deux tourtereaux.
Vôtre rôle si vous l'acceptez est de voter pour la création qui selon vous incarne le mieux le thème tout en respectant la contrainte.
Les votes sont ouverts jusqu'au 11/03/2017 Voter c'est bien MAIS laisser un commentaire c'est bien mieux - Lehanna :
Si la douleur psychologique était descriptible, je dirais peut-être qu’elle est une forme d’abstraction des sentiments trop forts que l’on garde tout au fond de soi. Je ne sais pas si ça peut-être une définition communément admise – sans doute que non, parce que chacun doit pouvoir la concevoir d’une manière qui lui est propre, de même que chacun réagira à une situation donnée d’une manière différente. Pour moi, elle fonctionne. Pour moi, la douleur décrit tout ce que j’ai toujours voulu cacher et en même temps tout ce que j’ai toujours voulu montrer. Elle est ce qui me tapisse de l’intérieur et ce qui me protège de l’extérieur. Elle est ce qui fait rempart au reste et ce qui invite mes démons personnels. Elle est ce qui me maintient debout mais elle est ce qui cause ma perte aussi. Pour moi, la douleur c’est un truc positif quand on la montre et qu’on l’exploite, mais c’est aussi un truc négatif si on la garde enfermée sans jamais rien faire pour l’extérioriser. Comme un monstre qui nous surveille ou comme un ange qui nous déchire. Comme une ombre qui nous éclaire ou comme une lumière qui nous perd. Ces phrases que je t’offre, ces sentiments que je te donne, ces souvenirs que je te prête, j’espère que tu sauras juste les apprécier maintenant que c’est la fin. Je t’ai aimé, tu sais. Je t’ai vraiment beaucoup aimé. Désormais il est un peu trop tard pour me réparer, mais je ne t’en veux pas – tu ne pouvais pas savoir. . juste comme ça . 14 février C’était une sorte de grande fête spécialement dédiée aux célibataires. Lorsqu’Amélie m’y avait tiré, évidemment, j’avais rechigné. Elle ne comprenait pas pourquoi j’étais encore seul. C’est fou qu’un mec aussi canon que toi puisse être encore célibataire, qu’elle avait coutume de râler. Et elle avait raison, bien sûr – sauf qu’elle ne savait pas que j’étais homosexuel et que c’était précisément pour ça que je ne m’étais jamais affiché avec aucune fille. Il y avait bien eu cette Mélanie, en troisième mais… Non, je ne pense pas qu’on puisse décemment la considérer de relation amoureuse – ou même de relation tout court, d’ailleurs. Pas qu’elle ne comprendrait pas mais enfin, simple question de prudence. Perdre ma meilleure amie n’était pas vraiment dans mes projets les plus immédiats. La salle était vraiment bien décorée, dans le genre un peu niais mais accueillant, rassurant, engageant même. Je me suis surpris à m’y sentir presque à ma place et ce n’était pas gagné d’avance, tu sais ? Les petits fours étaient posés sur une grande table et il y avait des coupes de champagne dans des jolis plateaux, comme lors d’une vraie réception. Le parquet au sol était impeccable et les murs étaient recouverts de lambris de bois et de tapisseries végétales. Au plafond, il y avait des petites guirlandes roses qui pendaient et qui sans doute étaient supposées nous apporter bonheur et chance et amour. Tout le monde était vraiment bien habillé mais toi tu te démarquais. Je n’ai jamais su si c’était ta posture droite ou tes cheveux gominés en arrière, cette petite boucle brillante qui scintillait à ton oreille ou ces lunettes démesurées qui te mangeaient le visage, cette lueur de malice dans tes yeux ou même la petite fossette qui se creusait à droite lorsque tu souriais – tu attirais mon regard, les regards, et j’avais l’impression que tout le monde t’observait. Je me suis assuré qu’Amélie ne restait pas toute seule et je me suis approché de toi, prudemment, comme si je testais mes propres limites. Après tout, qui soupçonnerait deux personnes adultes bavardant dans un coin, un verre entre les mains et une vague moue satisfaite qui étirait les coins de leurs bouches ? . 15 février Les lumières citadines filtraient à travers des rideaux pas tout à fait opaques et semblaient découper ton corps au cutter, bien dissimulé sous une couette moulant à peine tes formes. Mes yeux se sont attardés sur ton épaule dénudée à moitié dissimulée dans les plis des draps. Tu semblais très innocent dans ta sérénité. Tu as bougé, comme à moitié endormi. Au fond de moi, quelque chose gonflait et je me suis senti incroyablement chanceux d’être présent là, dans cette chambre et avec toi. Puis tu t’es retourné, et sans ouvrir les yeux il m’a semblé que tu me fixais. « Tu peux partir, maintenant. » Il était trois heures du matin passées et les métros ne circulaient plus depuis longtemps, mais j’ai juste obtempéré en rassemblant mes affaires. Je ne devais pas tout à fait comprendre parce que je me souviens qu’un léger sourire flottait toujours sur mes lèvres encore gonflées quand j’ai quitté l’appartement. . 20 mai On s’est plusieurs fois revus. En fait, je cherchais à te revoir et toi tu disais oui. Je n’ai jamais su si tu acceptais pour ne pas me faire de peine ou seulement parce tu t’ennuyais, ou encore parce que tu t’étais vraiment attaché à moi ou parce que j’étais comme une chose qui te faisait un peu pitié, mais je courrais toujours la tête baissée à ces rendez-vous presque quémandés. Quand moi j’avais vingt minutes d’avance, tu en avais quarante de retard. J’agissais exactement comme cela avec toi : un chien qui réclame sa friandise, un gamin dont le jouet est exposé en vitrine, un enfant auquel on ne fait pas vraiment attention et qui veut se faire remarquer. J’avais besoin de tes regards, de tes paroles, de ton affection ; ils m’étaient définitivement inaccessibles. Je venais les chercher mais quoi ? Si je m’éloignais un peu, le tout disparaissait. Ça disparaissait comme si ça n’avait jamais existé. Tu te détournais aussitôt le seuil de la porte d’entrée franchi – aussitôt que tu t’étais débarrassé de moi. Dans ton salon il y avait toujours une ou deux blondes qui attendaient, jambes interminables exhibées, ou une brune qui t’observait, poitrine parfaite à découvert. C’était dur et c’était même un peu cruel de ta part. Je ne disais rien et je me contentais juste de revenir la fois d’après. Le schéma se répétait, encore, toujours, inlassablement. Amélie se posait bien des questions au début. J’ai toujours été quelqu’un d’un peu impulsif, tu sais, quelqu’un dont l’intuition passe avant la réflexion. Mais où cours-tu, comme ça ?, qu’elle me demandait en me voyant saisi d’une vague d’hyper-confiance en moi. Je la regardais souvent bêtement et elle continuait – qu’est-ce qui t’attire ainsi ? Tu ressembles juste à une mouche qui vole vers de la lumière. Elle était suspicieuse et elle avait vraiment toutes les raisons de l’être. Je lui mentais et je ne le cachais même pas correctement. Comment pouvais-je lui dire que mon cœur se déchirait chaque jour un peu plus à cause de cette soirée damnée à laquelle elle m’avait emmené ? . 10 juillet C’était arrivé, je ne sais pas, deux ou trois fois peut-être en cinq mois presque complets. Je veux dire, que tu m’appelles de toi-même – que tu fasses le premier pas. C’était le cas aujourd’hui, et comme un adolescent un peu naïf j’ai foncé vers toi sans vraiment réfléchir aux conséquences. Après les jours de silence et les semaines d’attente, il y a eu ce message qui finalement a fait clignoter l’écran de mon téléphone. Viens chez moi, il faut qu’on parle. Je sais bien ce qu’aurait dit Amélie – en fait, depuis le jour où j’avais tout avoué, elle ne cessait de me le répéter. Tu te bousilles la vie, il n’en vaut pas la peine. Arrête un peu ça et viens plutôt par ici. Cesse de te détruire et va voir ailleurs. C’en était devenu une rengaine un peu chantée et tellement familière qu’elle ne m’irritait même plus et – pire – j’en étais venu à vouloir l’entendre quand Amélie n’était pas à mes côtés pour me rassurer. Viens chez moi, il faut qu’on parle. C’était une phrase tellement inhabituelle et en même temps tellement attendue de ta part que je n’ai même pas vraiment été surpris en recevant le texto. Il me suffisait de disparaître un moment pour que tu te souviennes de mon existence et – qui sait ? Que ton cœur se sert un peu en comprenant que cette fois tu avais été trop loin, que cette femme dans le salon avait été de trop, que ces photos sur ton bureau c’étaient trop, tout simplement. J’étais sans doute un peu bête mais je gardais le fol espoir que tu comprennes la douleur que tu m’infligeais. J’ai ouvert les portes vitrées de l’immeuble et le reflet qu’elles m’ont renvoyé n’était pas le mien. Il faisait peur, en fait : cernes profondes sous les yeux, joues creusées par la fatigues, lèvres desséchées par le manque d’hydratation – la seule chose qu’il restait de moi, c’était la couleur opaline de mon regard et l’ondulation désordonnée de mes cheveux. Je refusais de croire que je dépérissais – j’étais juste dans la constante attente de tes nouvelles, à décider s’il était correct de décrocher moi-même le téléphone ou s’il fallait attendre un peu plus encore. Il faut qu’on parle, que tu dis. Parlons alors – qu’as-tu à me dire ? Tu t’es tenu devant moi, t’es resté muet, t’as juste trépigné. Qu’attends-tu de moi cette fois-ci ? Tes yeux sombres étaient presque pleins de regrets et moi, j’avais du mal à me voiler encore la face. Que veux-tu aujourd’hui ? Une sorte d’ironie mordante m’est montée à la bouche comme la bile en fin de soirée et j’ai eu envie de cracher. Que veux-tu de plus ? Un service un peu plus complet ou un peu plus rapide peut-être – une approche plus directe ou au contraire une présence moins encombrante ? Et puis je me suis jeté sur toi, parce que tu m’avais vraiment manqué, parce que t’es toi et que j’y pouvais vraiment rien à l’époque. Ta main sur ma poitrine, tes yeux à moitié clos, tes joues bien trop chaudes pour la normale – tout ça aurait du être engageant n’est-ce pas ? Un signe avant-coureur des délices à venir et pas un indice pour la tempête qui se préparait. J’aurais du comprendre quand tu m’as repoussé. J’aurais du réagir, j’aurais du tenter de négocier, j’aurais du pleurer pour t’amadouer. Je t’ai juste regardé et puis je n’ai pas compris. Ça ne va pas, tu le sais ça ? Je t’ai regardé encore et je n’ai toujours pas compris. Il faut que tu arrêtes. Il faut qu’on arrête. Ça ne va pas, ça te bouffe, c’était pas le deal. J’ai cligné des yeux, plusieurs fois je crois. Je devais avoir l’air un peu demeuré mais ça ne m’attristait pas plus que ça. Et puis toi qui continuais, implacable et pourtant si doux. Le deal, c’était pas de sentiment. Aucun, jamais. La suite du discours, je l’ai oubliée, mais je savais que tu me reprochais mon affection. Parce que je voudrais forcément plus qu’un contact éphémère la nuit et que toi tu ne voulais pas, parce que t’étais qu’un putain de lâche qui avait peur du regard des autres, parce que t’assumais pas ta différence et, bordel, il était où le problème ? On évoluait dans une société aux idées neuves et toi tu restais campé sur tes positions. Je ne me souviens plus de tes mots mais ton regard triste glisse encore sur moi. Je me rappelle de ces regrets que tu n’as jamais exprimés, de cet attachement pour moi que tu avais malgré tout développé – il se voyait à des kilomètres tu sais ? Je vois encore le doux sourire que tu avais parfois en me regardant ou les étincelles qui brillaient dans tes yeux les nuits, juste avant que je parte. Mais tu m’as blessé et je me suis reculé même si je ne comprenais toujours pas. Et puis l’horloge a sonné six heures, la fille est arrivé, et tout s’est terminé. Juste comme ça.
- Sunday :
Me voilà assis sur cette chaise depuis seulement trois minutes que j’avais déjà envie de rebrousser chemin. C’est pour la bonne cause, essaie au moins une fois, répétais-je en boucle. Un homme fît son apparition dans le chambranle de la porte. À première vue, il avait plus l’attitude d’un flic que d’un psychologue, son regard évoquait plus « Allez, emmenez-le » que « Je vais vous aider ». Il ne manquait plus qu’un holster crocheté à ses épaules et j’avais devant moi l’inspecteur Mills*, en beaucoup plus vieux. C’est à se demander où Sophie l’avait déniché. Quoi qu’il en soit, ce type était supposé me venir en aide, pourquoi ne pas lui faire confiance, après tout. Il me pria de le suivre jusque dans son bureau, m’indiqua le fauteuil sur ma gauche et s’assied à son tour. Son cabinet ne ressemblait aucunement à l’idée de ce que je me faisais d’un cabinet de psychologue. Je m’attendais à voir un mobilier ancien en bois massif, des œuvres d’art accrochées aux murs, des bibliothèques remplies d’ouvrages Freudien et un divan au centre de la pièce. Quelque chose de plus conceptuel, intellectuel, le genre d’endroit où vous ne vous sentez pas à l’aise si vous n’avez pas fait de philo au bac. Le Dr Januz me jaugea quelques secondes et prit la parole en premier. - Le rendez-vous que j’ai eu avec votre femme Sophie précédemment, s’est soldé par le fait que votre couple semblait battre de l’aile depuis quelque temps. J’ai donc voulu à mon tour vous rencontrer afin de connaitre votre ressenti sur la question cependant, j’ai cru comprendre que d’entreprendre cette thérapie n’était pas votre volonté. - Oui, ce sujet revenait de nombreuses fois sur la table et effectivement, ce n’est pas ma décision. Mais ça ne coute rien d’essayer. Son téléphone se mît à tinter et décrocha aussitôt. Il hocha la tête une ou deux fois, acquiesça et raccrocha aussi vite. La nervosité de ses gestes m’angoissait. - Veuillez m’excuser. Vous avez raison, ça ne coute rien d’essayer. Comment définiriez-vous votre couple avant l’apparition des tensions ? - Je dirais que c’était tantôt noir, tantôt blanc mais, ceci depuis le début. Même si à certains moments il nous arrivait d’avoir des discordes ou si l’un s’éloignait, l’autre revenait inévitablement vers lui. Comme un jeu du chat et de la souris. Nous sommes mariés depuis presque trois ans, nous avons eu des centaines de querelles et nous nous sommes toujours réconcilié alors je ne comprends pas pourquoi cette fois-ci est différente. - En général, ce genre de relation est éphémère. Une réponse surprenante pour quelqu’un qui était censée vous venir en aide. L’idée de rencontrer ce Dr Januz ne m’emballait pas, si c’était le souhait de Sophie je pouvais faire un effort mais le peu de patience que j’avais atteindrait vite sa limite. - Vous dites que vous vous disputez souvent mais que la dernière était différente, comment vous l’expliquer ? Reprit-il. - Pour moi, elle n’était pas différente des autres, c’était une dispute de plus mais tous les couples se dispute, n’est-ce pas ? - Oui tous les couples se disputent mais avec le type de relation que vous entretenez avec Sophie, ne peut qu’empirer les choses au fil du temps. Ne pensez-vous pas qu’elle puisse être lassée par ce jeu du chat et de la souris ? Une tempête venait de remplir le vase, s’il ne pleuvait ne serait-ce qu’une goutte de plus, j’allais quitter le navire. Si Sophie en avait si marre qu’il semblait le prétendre, j’en m’en serais aperçu. - Sophie ne vous a-t-elle pas déjà fait part de sa langueur quant à cette relation ? - Bon, écoutez-moi, je ne suis pas venu ici pour entendre des conneries pareilles. Notre couple fonctionne très bien comme ça. Je ne comprends pas ce qu’elle est venu faire ici et moi non plus d’ailleurs. J’avais un mal fou à articuler, ma tête tournait, tout semblait se troubler autour de moi comme si je regardais à travers un verre dépoli. J’étais sur le point de me lever quand son téléphone sonna une nouvelle fois. Il décrocha instantanément, demanda à son interlocuteur de répéter plus clairement. Ses yeux s’injectèrent de colère et il rabattit le téléphone sur sa base avec violence. Quand il releva la tête, je claquais déjà la porte de son maudit bureau.
L’air frais de l’extérieur me frappa au visage, je me précipitai sur le banc à ma droite et pris de grande inspiration. Tout tournait autour de moi, je sentais littéralement mon sang bouillir dans mes veines. Ce Januz avait tort, Sophie ne voulait pas me quitter, nous étions heureux tous les deux, amoureux comme au premier jour, pourquoi m’abonderait-elle, ça n’avait aucun sens.
Au même moment dans une pièce avoisinante.
L’inspecteur Azari tournait en rond, le suspect devait arriver d’une minute à l’autre. Assis sur une chaise dans un coin de la pièce, le Dr Januz feuilletait le dossier regroupant tous les faits et gestes du suspect depuis un mois, filature, écoute téléphonique, relevé bancaire, tout était précisément consigné entre ces pages. Les deux inspecteurs en chargent de cette affaire jouaient gros sur ce coup-là. Un travail de plusieurs mois les avait enfin permis de remettre la main sur le principal suspect, les dernières pièces du puzzle s’imbriquaient. - Il ne faut pas qu’il nous échappe cette fois-ci, pensa à haute voix Azari. - Si vous suivez mes indications à la lettre, tout se déroulera parfaitement. A chaque nouvel « élément déclencheur », sa nouvelle identité prend le dessus sur l’ancienne jusqu’à la bannir totalement de l’esprit et c’est à ce moment qu’il va vous échapper. - Élément déclencheur ? Le Dr Januz n’eut pas le temps de répondre, le matériel d’écoute grésilla et l’inspecteur Martineau leur annonça que le suspect était dans la salle d’attente. La tension était palpable dans la pièce, Azari allumait cigarette sur cigarette, bientôt l’air de l’appartement qu’ils occupaient se sera transformé pour de bon en une masse de nicotine nauséabonde. De l’autre côté de la radio, Martineau tentait de conserver son calme du mieux qui le pouvait, savoir que l’assassin présumé se tenait dans la pièce adjacente pensant régler ses problèmes de couple le rendait fou. - Vous êtes sûr que votre collègue est au point pour jouer mon rôle ? Il m’a l’air un peu nerveux, Eliot David risque sans doute de le ressentir et la nervosité engendre la nervosité. Je me répète peut-être mais, il ne faut surtout pas le mettre dans un état de stress ou de colère sous peine de le voir disparaitre. - C’est-à-dire ? - Quand votre collègue m’a contacté, j’ai tout de suite compris de quoi il s’agissait. David souffre de TDI, trouble dissociatif de l’identité. Ce genre de maladie mentale est engendré par une enfance difficile ou un évènement grave qui s’est produit durant cette période. Le malade reproduit inconsciemment ces drames à chaque nouvelle identité. L’apparition d’une nouvelle identité peut être déclenché à cause d’un stresse violent, c’est un cercle vicieux. En creusant le passé d’Eliot David, Azari et Martineau avaient découvert qu’à l’âge de vingt ans, sa mère s’était fait abuser par son compagnon de l’époque et malheureusement un déni de grossesse l’empêcha d’avorter en temps et en heure. Elle décida malgré tout de garder l’enfant. - D’après ce que l’on a trouvé en fouillant dans son passé, ses relations avec sa mère étaient plus ou moins ambiguës. - Oui, c’est de là qu’est né ce trouble. J’ai pu mettre la main sur quelques archives d’un psychologue qui avait rencontré Eliot pendant son enfance. Il entretenait avec sa mère une relation que l’on appelle communément « Je t’aime moi non plus », mais de façon très extrême. Elle pouvait l’aduler et l’instant d’après, le rejeter. Elle l’aimait comme une mère aime son enfant mais à chaque fois qu’elle posait les yeux sur lui, elle ne voyait que son agresseur. Malheureusement, le garçon a grandi pensant que ce genre de rapport était normal. La mère et son fils étaient prisonniers d'un cercle qui tournait dans le même sens et ne parvenaient pas à se rencontrer, ils cultivaient des malentendus cruels par leur incapacité à se comprendre. Un jeu malsain s’est installé entre eux. Jusqu’à la rupture. Douze ans après sa naissance, la mère d’Eliot l’abandonna, en laissant le garçon à une institution religieuse, depuis plus personne n’avait de nouvelle d’elle et les fugues psychologiques d’Eliot avaient commencé à cet instant. Le matériel d’écoute grésilla de nouveau, le rendez-vous venait de commencer. Tout se jouait maintenant. Eliot David reproduisait le même genre de relation qu’il entretenait à l’égard de sa mère, avec toutes ses compagnes. Au début, les jeunes femmes acceptaient ce rapport évasif, tout bêtement parce qu’elles étaient amoureuses. Mais au fil du temps, la relation devenait instable, causait une trop grande douleur et finalement, les jeunes femmes mettaient un terme à la relation et scellaient en même temps leur sort. Eliot David ne supportait pas ce nouvel abandon, cela le mettait dans un état second et il assassinait ces jeunes femmes. - C’est cette rupture qui provoque un stress violent, qu’on peut comparer à un trou noir et qui provoque à son tour une fugue psychologique et l’apparition d’une nouvelle personnalité, reprit le psychologue. Lors de la dernière dispute, Sophie a dû lui confier son désir de divorcer, heureusement pour elle, ils se sont réconcilié et par conséquent, rien ne s’est déclenché en David, jusqu’à la prochaine fois. - Jusqu’à que nous le foutions au trou. - Ce n’est pas si simple, David est une bombe à retardement. Si vous lui mettez la main dessus, que vous l’accusé à tort et à travers de meurtre dont il n’a aucun souvenir, le stress de cette situation va de nouveau déclencher une fugue psychologique. C’est le moyen qu’a trouvé sa conscience pour se protéger. Au vu du dossier que j’ai sous les yeux, même si vous le déférer devant la justice, il ne risquera rien. - Je sais, les preuves sont très minces, il s’arrangeait toujours pour nettoyer la scène à la perfection, un vrai travail de pro et son changement d’identité n’arrangeait pas les choses. - La seule manière de le coincer est de désamorcer la bombe, de lui faire comprendre que cette relation est un problème psychologique, un jeu dangereux pour lui, de lui faire comprendre qui est en réalité Eliot Davis alias Christian Boiseaux alias Mathias Freire, c’est un travail de psychiatre. Le Dr Januz regardait attentivement la caméra de surveillance guettant le moindre signe néfaste puis, il s’empara du téléphone. - Mettez-le en confiance en lui parlant de ce que Sophie m’avait confié lors de notre rendez-vous et basculé progressivement sur le fait que cette situation ne lui convient plus mais il est primordial d’y aller en douceur. Le psychologue raccrocha, une oreillette aurait été plus adaptée à la situation mais trop voyante, David se serait douté de quelque chose. Il avait beau avoir des problèmes psychologiques, il n’était pas pour autant un simple d’esprit. Januz ne perdait pas une miette de l’entretien, David allait faire un malaise d’un moment ou un autre, il décrocha le téléphone une nouvelle fois. - Arrêtez-vous là Martineau, vous allez le perde. - Je vous demande pardon ? - Stoppez la séance je vous dis, vous ne voyez pas dans quel état il est ! Januz raccrocha violemment le téléphone, David était sorti du bureau. Le psy se retourna vers Azari, son visage traduisait son exaspération. - Je vous avais dit de me laisser faire mon travail, vous êtes flics pas psy ! Avec vos conneries on l’a perdu c’est certain. Votre suspect doit, à l’heure actuelle, se demander où il est et ce qu’il fout sortant de chez un psy. Heureusement pour vous, cette fois il n’a pas tué sa compagne mais la suivante ne va peut-être pas bénéficier de cette chance
Dans les alentours, sur un banc.
C’était une belle journée aujourd’hui, l’air était un peu frais mais agréable. Soudainement, je vis trois hommes affolés, débouler de l’immeuble d’à côté. - Bonjour, pouvez-vous me dire comment vous vous appelez ? - Walter Laurent, pourquoi, on se connait ? *Personnage dans de film Seven, joué par Brad Pitt
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Frof Débutant des galeries d'art Date d'inscription : 01/11/2009 Age : 115 Localisation : Ile-de-France
| Sujet: Re: Votes - Je t'aime, moi non plus Dim 05 Mar 2017, 19:52 | |
| Bonjour, Merci à toutes les deux pour ces textes, qui à mon sens respectent tout à fait le thème et la contrainte. Le texte de Lehanna est plus classique, mais les sentiments des personnages sont si bien décrits qu'on se prend à s'identifier facilement à l'un ou l'autre des personnages principaux (mais plutôt l'un que l'autre probablement). La douleur est perceptible de bout en bout, et bien qu'on sache dès le départ qu'il n'y aura pas de happy end, voir sous nos yeux les personnages subir leur destin est très émouvant. Et si ça se termine mal pour l'un, rien ne dit que ça se passe bien pour l'autre. Chez Sunday, en revanche, il y a un grand souci d'originalité, mais j'avoue n'avoir pas compris la chute ! Le lourd psychisme du héros m'a un peu décontenancé, mais j'ai été touché par la révélation des circonstances de sa conception, et du schéma de la relation ratée mère-fils, schéma revécu avec chaque partenaire. En résumé, j'ai préféré le style chez Lehanna, et le thème traité chez Sunday. Mais le principe de la battle, c'est de voter pour une seule de vous deux, alors... - ...je vote pour :
Sunday
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SundaySims Animateur Date d'inscription : 22/10/2015 Age : 30 Localisation : Entre ici et là-bas
| Sujet: Re: Votes - Je t'aime, moi non plus Lun 06 Mar 2017, 13:47 | |
| Merci Frof pour ton commentaire ! Alors oui, la chute, comment dire ^^ je l'ai écrite, réécrite, réééééécrite 20 fois en voulant donner un peu de détail mais pas trop non plus, pour que le lecteur se demande qui est ce Water Laurent. Eh bien ce n'est autre qu'Eliot David, qui, à cause d'un trop grand stress, a subi une autre fugue psychologique. Alors il faut savoir que la maladie mentale qu'a Eliot David est une fugue psychologique où la personne se recrée une nouvelle personnalité et l’ancienne est jeter aux oubliettes. J’ai joué sur les mots quand le psy parle de TDI (trouble dissociatif d’identité), ce n’est pas exactement la même maladie. Tout ça pour dire que 2000 mots max pour traiter un sujet pareil, et bien il faut aller très vite ^^, je ne suis pas hyper satisfaite de mon texte, il est un peu bâclé par cette obligation d’aller vite. En réalité quand une personne « fugue », elle met des mois à se construire une autre identité, là ça ne dure que quelques secondes ^^. L’idée met venu en lisant le livre Le passager de Jean-Christophe Grangé, qui est génial en passant ^^.
Lehanna, comme Frof le dit, c’est plus classique mais on laisse porter tout au long de l’histoire par les sentiments du protagoniste, on attend, on veut connaitre le dénouement, on a hâte de savoir exactement ce qu’il s’est passé entre ces deux tourtereaux, pourquoi leur couple n’a pas fonctionner. Ton texte est agréable à lire, fluide… Enfin tu l’as compris, j’ai adoré !
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SundaySims Animateur Date d'inscription : 22/10/2015 Age : 30 Localisation : Entre ici et là-bas
| Sujet: Re: Votes - Je t'aime, moi non plus Jeu 09 Mar 2017, 10:21 | |
| Personne pour commenter ?? |
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LénaCrow Maitre bâtisseur Date d'inscription : 02/02/2014 Age : 51 Localisation : In the dark wood ;)
| Sujet: Re: Votes - Je t'aime, moi non plus Jeu 09 Mar 2017, 11:41 | |
| Je ne suis pas très bon juge en matière d'écriture, peut être parce que je lis trop... Les deux sujets sont biens écrits, les histoires dans le thème, enfin plus pour Lehanna que pour Sunday à mon sens... Pourquoi? Ben parce que dans le thème, pour moi il était question de relation amoureuse.. dans le texte de Sunday, l'amour n'est pas en première ligne, enfin pas aussi directement que chez Lehanna... De ce fait, c'est pour elle que va ma préférence. |
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Lehanna Grand artiste du pinceau Date d'inscription : 07/10/2011 Age : 27 Localisation : Nord (59)
| Sujet: Re: Votes - Je t'aime, moi non plus Ven 10 Mar 2017, 18:13 | |
| Merci pour vos commentaires Frof et Léna ! J'avoue qu'à côté de Sunday ma participation paraît très aux normes et standardisée. Sunday, comme tu as du le comprendre j'aime beaucoup ton texte ! Je trouve aussi que tu as traité ton thème de manière peut-être trop superficielle mais j'ai bien conscience que c'est quelque chose de très dur à faire en moins de 2000 mots. À mon sens c'est plus une histoire à développer sur plusieurs chapitres ou alors dans une nouvelle plus longue. Niveau écriture ça s'enchaîne bien et c'est fluide, c'est cool Je pense juste que certaines phrases pourraient être remaniées pour mieux correspondre à l'ambiance, hem, policière de ton texte, je ne sais pas comment exprimer ça. Peut-être des phrases plus concises, ce serait quelque chose à expérimenter ? Désolée de développer mes théories d'écriture dans mon commentaire x) En tout cas merci pour cette battle ! |
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Pyrénéa Maitre bâtisseur Date d'inscription : 07/09/2012 Age : 51 Localisation : Pas dans les Pyrénées
| Sujet: Re: Votes - Je t'aime, moi non plus Ven 10 Mar 2017, 19:09 | |
| Je vais voter pour le texte de Lehanna qui me semble correspondre mieux au thème (j'imaginais effectivement une relation amoureuse) et à la contrainte (description des sentiments du personnage et fin malheureuse) même si le personnage en lui-même et son côté limite serpillère me hérissent un gros tantinet le poil. Le sujet n'était vraiment pas facile à traiter, alors, bravo à vous deux |
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Mad Animateur Date d'inscription : 05/05/2013 Age : 37 Localisation : Ici ou là... ou ailleurs
| Sujet: Re: Votes - Je t'aime, moi non plus Jeu 16 Mar 2017, 18:51 | |
| Lehanna, comme d'ordinaire, ton texte est très bien écrit. Tu dis ne pas être une spécialiste des sentiments, mais j'en doute fort en te lisant ! Ton texte est pile dans le thème, peut-être trop attendu d'ailleurs.
Sunday, ton texte est surprenant ! Mais il aurait effectivement mérité d'être plus développé, là, je reste sur ma faim.
Au final, c'est Lehanna qui l'emporte, mais bravo à vous deux ! |
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SundaySims Animateur Date d'inscription : 22/10/2015 Age : 30 Localisation : Entre ici et là-bas
| Sujet: Re: Votes - Je t'aime, moi non plus Ven 17 Mar 2017, 08:21 | |
| Bravo Lehanna !!! Ouaip M'sieur je suis d'accord avec toi, j'aurais du traiter un autre sujet, moins biscornu et qui rentre facilement dans 2000 mots ^^ |
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Lehanna Grand artiste du pinceau Date d'inscription : 07/10/2011 Age : 27 Localisation : Nord (59)
| Sujet: Re: Votes - Je t'aime, moi non plus Dim 26 Mar 2017, 19:51 | |
| Merci tout le monde ! Merci à toi aussi Sunday et bravo |
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| Sujet: Re: Votes - Je t'aime, moi non plus | |
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