[Fiche] Créer du suspense dans un récit.

Bonsoir à tous ! :)J'avais depuis pas mal de temps envie de rédiger et de faire partager un tutoriel, et étant donné que j'avais pas mal de temps aujourd'hui, j'ai pu pleinement m'y consacrer. Passionnée d'écriture comme je suis, je me suis directement dirigée vers la section "Écriture & chronique", et après avoir lu les idées de tutos des admins, j'ai pensé que ce sujet pouvait être super intéressant à exploiter ! Je ne suis pas professionnelle, simplement amatrice, donc j'oublie surement quelques trucs, mais j'espère que le tutoriel vous plaira tout de même.


En littérature, le suspense est un moment de tension, d’attente et de doute pour le lecteur et pour le personnage. Il éveille souvent notre curiosité et nous pousse à nous poser des questions sur la suite d’une histoire : Que va-t-il se passer ? Le personnage va-t-il survivre ? La personne va-t-elle vraiment se tuer ? C’est un bon moyen d’inciter le lecteur à continuer de lire le récit et à se poser diverses questions. Le suspense est utilisé dans tous types de récits : Fantastiques, policiers, horreur/épouvante, ou même dans des récit Réalistes, des fictions, etc.. On peut par exemple intégrer du suspense tout au long d'une nouvelle, le personnage aurait cru entendre une craquement de brindilles ou un autre bruitage, alors qu'il n'y avait aucun soucis à se faire : ce n'était un petit lapin, pour reprendre l'exemple de Yuu. Autant il peut être utilisé sur quelques lignes, autant on peut s'en servir tout au long d'un roman pour tenir le lecteur en haleine (Phinae exploite plus le suspense tout au long du récit dans cette fiche.) et, si l'envie vous chante, faire une sympathique chute à la fin.


→ Ralentir le rythme du récit.

• Les descriptions détaillées. Pour créer du suspense, il faut de longues descriptions afin d’augmenter le nombre de lignes (ainsi que l’angoisse du lecteur) pour expliquer pourtant un événement qui ne prendrait que quelques secondes dans la vraie vie. Je vous ai élaboré en exclusivité un petit exemple afin que vous compreniez concrètement.

Citation :

Monsieur Lecointre sentait ses jambes se faire de plus en plus lourdes, ses pas étaient lents, traînants, pesants. Il releva le regard : au dessus de lui, deux étages le séparaient de cette maudite porte. Il fut presque prit de vertiges en repensant à ce visage qu’il allait enfin pouvoir revoir, enfin pouvoir serrer à nouveau dans ses mains. Il grimpa la première marche, puis la deuxième. Les secondes défilaient pour lui comme des minutes, il avait encore du mal à réaliser ce qui lui arrivait. L’escalier était totalement silencieux, sombre aussi, les faibles lumières n’éclairaient que très peu l’endroit. Il se sentait tendu tout en montant les marches, angoissé. Il avait comme un mauvais pressentiment, il avait l’impression que tout allait mal se passer. Il était un peu dérouté, en fait. Tout ça était parti d’un coup de tête, et voilà où il en était. Son doigt s’approcha lentement de la sonnerie. Il prit une longue inspiration, puis, releva la tête, courageux, fier, il appuya sur l’interrupteur. Un bruit assourdissant retentit dans l’appartement. Soudain, il entendit des pas s’approchant de la porte. C’était elle, elle arrivait. Enfin ils allaient se retrouver. La poignée se baissa, monsieur Lecointre ne put s’empêcher d’avoir un mouvement de recul, puis, doucement, avec un léger grincement, la porte en bois s’ouvrit. Une ombre se dessina dans la pénombre. Puis, quelques instants plus tard, monsieur Lecointre put à nouveau admirer son visage, ses traits fins. [… (Description physique)]

C’était elle, la femme de sa vie, celle qu’il avait toujours aimé et qu’il ne cesserait jamais d’aimer. Elle, Jane.

• Le champ lexical de la lenteur. Un champ lexical est un ensemble de mot ayant un rapport de sens avec un même mot. Tous les mots faisant parti du champ lexical de la lenteur auront un rapport avec ce dernier terme. (J’ai mis en gras les mots du champ lexical de la lenteur dans mon texte ci-dessus.) Cela permet de ralentir encore plus le rythme du récit.

→ Le point de vue interne.
Il est essentiel pour pouvoir ressentir le suspense, car la sensation d’attente, de doute et de tension est avant tout celle du personnage. Le point de vue interne permet de mieux ressentir les émotions d’un seul personnage en passant par des verbes exprimant le point de vue personnel = des verbes d’état. (Par exemple : Être → Il est fatigué/Je suis fatigué. Avoir l’impression de → Il avait l’impression d’être fatigué/J’avais l’impression d’être fatigué.) J’ai mis ces verbes en vert pour que vous les distinguiez bien.

→ Les termes vagues utilisés pour remplacer « Jane ».
Les pronoms et groupes nominaux que j’ai utilisé dans mon texte ci-dessus pour remplacer Jane sont :
• « ce visage »
• « des pas »
• « elle »
• « une ombre »
• « son visage, ses traits fins »
Ils permettent de parler d’une personne sans donner son identité. Pendant la lecture, le lecteur se demande de qui il s’agit, et il ne l’apprend qu’à la fin : « Elle, Jane. » Il se pose ainsi des questions et est dans une situation de doute.

→ L’ambiance inquiétante.
« L’escalier était totalement silencieux, sombre aussi, les faibles lumières n’éclairaient que très peu l’endroit. » Cette phrase prouve que la scène se déroule le soir, il fait noir et l’escalier est vide, totalement silencieux, ce qui rend l’atmosphère angoissante et inquiétante. C’est d’ailleurs pour cette raison que le suspense est souvent utilisé dans les récits fantastiques où l’ambiance doit angoisser le lecteur, faire peur.
J'espère que le tutoriel vous aura plu, n'hésitez pas à me poser vos questions où à me donner des conseils pour l'améliorer !

Merci Cassie pour le tutoriel, il est vraiment très bien rédigé !