justify]Doucement, je me réveille. Première sensation, une douleur immense envahissant mon crâne, partant du côté pariétal jusqu'au lobe frontal. Cela me fait grogner, c'est comme avoir la gueule de bois. Bizarre, je ne me souviens pas avoir bu hier. Petit à petit j'ouvre les yeux, m'attendant à être éblouie par de la lumière mais, rien de cela ne se passe, je suis dans un lieu sombre. Je regarde autour de moi, essayant de discerner des formes dans l'obscurité : un établi avec divers outils, des chaises cassées empilées dans un coin, un escalier menant à l'étage. Un petit rai de lumière passant à travers un vasistas semble être ma seule source lumineuse de la pièce. Pas de doute, je me trouve bien dans une cave. Une cave ? Je fronce les sourcils. Comment je me suis retrouvée dans ce lieu ? Je me lève, avant de retomber lamentablement sur le sol. Il semblerait que je suis enchaînée par la cheville au mur. Que s'est-il passé ?

Je ferme les yeux, réfléchissant et doucement, les souvenirs me reviennent. Je rentrais tard du travail, une urgence m'avait obligée à rester après mes horaires habituelles et j'avais quitté le bâtiment aux alentours de minuit. Je hâtais un peu le pas pour rejoindre ma voiture garée sur le parking. J'ai toujours été du genre froussarde et je me souvenais de tout ces contes racontés au coin du feu « A minuit l'heure du crime »... Une fois dans l'habitacle de ma voiture, je m'étais sentit rassurée, à l'abri dans ma petite voiture et avais allumé le contact. Je roulais donc en direction de mon domicile, la musique au maximum, chantant à tue-tête quand un bruit assourdissant se fit attendre et ma voiture commença à ralentir, de la fumée s'échappant du capot.

« Non ! Non ! Non ! Pas maintenant » rallais-je contre la voiture mais, envers moi-même également. J'avais été idiote de ne pas vérifier ce voyant rouge qui s'affichait depuis déjà une semaine.

J'étais donc descendue de la voiture, un peu sur mes gardes pour vérifier les dégâts. Puis, il est arrivé. Un homme, des plus banals, je ne pourrais vous le décrire. Il avait l'air sympathique et n'était pas laid garçon. Il m'avait proposé de m'aider et moi, idiote, baissant ma garde j'avais accepté. Il était parti prendre quelque chose dans sa voiture, je lui avait tourné le dos et puis... Plus rien.

Je comprends ce qui m'arrive maintenant. Prise de panique, j'essaye d'arracher la chaîne de son mur. Autant pisser dans un violon, je me fais plus mal à la cheville qu'autre chose. Le parquet grince au dessus de ma tête. Est-ce lui ? Les pas se dirigent vers la porte de la cave, il a dû entendre que j'étais levée. Je me mords la lèvre, j'aurais dû être plus discrète. La porte s'ouvre dans un grincement qui sonnerait presque comme un cliché. La lumière s'échappant derrière lui éclaircie la pièce, je peux voir avec distinction chaque détails de la cave dont un poster « Visitez à La Nouvelle Zélande ! Venez goûter à la vraie liberté ! ». Plutôt ironique comme situation.

Bientôt l'homme va descendre les escaliers, bientôt il va s'approcher de moi pour faire je ne sais quoi et moi, dans tout ça, je ne peux pas m'empêcher de me demander.[/justify]

Une nouvelle journée débuta en cet été particulièrement chaud. Comme tous les jours depuis que j'étais arrivée j'ai allais faire un tour a la plage avec ma meilleure amie. Toutes deux jouions dans le sable comme lorsqu'on avait huit ans, avant d'aller nager un peu. Souvent, nous restions un peu plus tard pour lire tranquillement au bord de l'eau. Et de temps à autres, on croisait d'autres jeunes avec lesquels on jouait au volley.

Mais ce jour-là, la rencontre fut différente. Je venais de sortir de l'eau -en hurlant soit dit en passant, j'avais cru voir un crabe à mes pieds- les cheveux trempés et complètement paniquée. Dans un mouvement de stress, je glissai sur un coquillage et tombai telle une crêpe pas assez cuite sur le sable. En me relevant, je sentis une aide, pensant que c'etait ma meilleure amie, je me laissait faire. Mais une fois debout, l'honneur à peu près sauf, je réalisai que ce n'etait pas elle. C'était un garçon, un inconnu qui plus est. Il avait le sourire aux lèvres, et me demanda gentiment si tout allait bien. Gênée, je sentis mon teint virer au rouge cerise, je bégayai tant bien que mal quelques mots pour signifier que tout allait bien, mais, prise par je ne sais quelle sensation, je perdais l'équilibre à nouveau en tentant de partir. Aïe. Une fois de plus, il "vint à la rescousse". Cette fois-ci je le remerciai avec une phrase complète et osai pour la première fois le regarder dans les yeux.

Ils étaient noisettes. Son regard était profond, et soudain, je me sentis bizarre. Il sourit alors. Je lui rendis son sourire même si je sentais que mon malaise se voyait. Ma meilleure amie arriva pile a ce moment-là pour me dire qu'une partie de volley était sur le point de débuter, évidemment elle invita cet inconnu à jouer avec nous. Au bout d'une dizaine de minutes seulement, j'en eus assez et me retirai de la partie, il me suivit et nous finîmes par passer toute l'après-midi à discuter, j'appris ainsi qu'il aimait le horse ball, qu'il venait à la plage toutes les semaines et qu'il n'aimait pas la géographie.

Le soleil commença à se coucher, signe que ma meilleure amie et moi devions rentrer, je dis donc au revoir à ce garçon qui m'avait si bien tenu compagnie, non pas sans un petit pincement au cœur.  Je n'avais même pas osé lui demander son numéro. Demain je rentrerais chez moi, et ne le verrai probablement plus jamais.

Le soir en racontant ceci à ma meilleure amie, elle hurla "TU AS EU UN COUP DE FOUDRE COMME DANS LES FILMS !" Étonnamment, la première question qu'ils vint à l'esprit fut "Pourquoi moi? "